Zuuuuuut! Moi qui espérais voir une mini série, j'apprends que les anglais vont pondre une seconde saison... Bon la bonne nouvelle c'est que pas mal de séries anglaises s'arrêtent à 3 saisons, on peut donc espérer que ça n'ira pas trop loin.
On m'avait vendu cette série comme étant un 'the wire' anglais. La comparaison est aussi facile qu'évidente. On suit le quotidien de dealers, survolant alors les différents 'niveaux' de cette industrie. La grosse différence avec The Wire c'est qu'ici on occulte le point de vue de la police. De ce fait, l'intrigue est simplifiée, il y a moins de personages tout en arrivant à peu près aux mêmes conclusions (du moins côté dealers) en fin de saison. Car s'il n'y a que 4 épisodes, on ne suit que ces mêmes personnages tout du long, ce qui revient à peu près à la même durée si on occultait les flics de The Wire.
La série anglaise est elle aussi bien ? Personnellement je l'ai trouvée moins efficace. Pour moi, le problème se situe au niveau du pathos. Là où The Wire se fait plus incisif, plus formel, Top Boy se permet une trop grande incursion dans la vie privée des personnages. A un point où ça devient du misérabilisme. Les deux premiers épisodes en sont un témoignage flagrant : l'intrigue avance très peu, on passe plus de temps à voir les personnages se lamenter (la mère paumée, le gosse qui veut voir sa mère...) qu'agir. Or, l'idéal, mais c'est toujours très subjectif, serait que les personnages se révèlent au travers de leurs actions. C'est un moyen très économique d'à la fois approfondir les personnages et faire avancer l'intrigue. Dans The Wire cet état de perfection dramaturgique est plus ou moins maintenu durant 3 saisons (plus ou moins car on n'y arrive jamais vraiment non plus), après, pour les saisons 4 et 5 que j'ai légèrement moins aimées, on rentre trop dans le sentimentalisme. Au regard de cette première saison de TopBoy, c'est l'inverse qui se produit, les deux derniers épisodes sont nettement plus touffus ; tout d'un coup il se passe plein de choses, et l'on arrive à un summum de tension sur le climax final, où tous les objectifs se rencontrent pour délivrer une conclusion certes prévisible, mais bonne.
Toujours en comparaison avec The Wire (après j'arrête), j'ai vraiment eu l'impression que les personnages de TopBoy sont directement tiré de cette première série. On y retrouve ce petit jeune quifinit par entrer dans cette industrie, les jeunes dealers qui montent les échelons, les vieux qui mènent la barque. Repompage volontaire ou involontaire? Peu importe, le principal, c'est que ça tienne la route. Et puis en plus c'est l'occasoin de retrouver ces personnages de la série américiane qui ne connaîtra jamais de 6ème saison.
D'un point de vue scénaristique, il y a donc de nombreuses chutes de rythme, surtout dans les deux premiers épisodes où l'on présente les personnages avec trop de pathos. Scinder l'histoire des personnages et l'intrigue fait perdre du temps, et il faut donc attendre le troisième épisode pour que ça démarre vraiment. Les deux derniers épisodes sont donc mieux rythmés, jusqu'à la toute fin. Disons qu'il se passe trop de choses après ce climax monstrueux, or, après une telle scène, le spectateur a besoin de repos. Ce qu'il se passe après est très intéressant, mais personnellement je n'étais pas en condition pour les savourer, j'attendais juste que le générique se pointe pour moi réfléchir à ce que je venais de voir.
La mise en scène est plutôt bien léchée. De belles couleurs, une belle photographie et des acteurs convainquants qui n'en font pas des tonnes. C'était certainement le plus dur, trouver le ton juste. C'est un drame mais il ne fallait pas non plus verser trop dans le socialisme misérabiliste comme c'est souvent le cas en angleterre. Mais il ne fallait pas non plus verser dans l'exact opposé, la comédie burlesque. Encore que ça aurait pu être sympa, il est évident que l'intention du créateur était d'amener un projet réaliste. Il y réussit donc, si l'on exclut les scènes de pathos surappuyées des épisodes 1 et 2.
Bref, TopBoy est une série agréable par son sujet, sa mise en scène et sa durée. Espérons que les scénaristes n'étirent pas trop leur concept, ça pourrait nuir à l'efficacité de la série.