Critique concernant la saison 4 de "Torchwood" intitulée "Miracle Day".
Je ne vais pas vous le cacher plus longtemps mais à mes yeux, "Doctor Who" constitue une des meilleures séries de science-fiction de tous les temps. De par la richesse de son univers, le show qui soufflera bientôt ses cinquante bougies, a engendré bon nombre de spin-offs divers et variés, "Torchwood" constituant sûrement le plus remarquable d'entre eux.
Véritable vilain petit canard du Whoiverse, "Torchwood" s'est toujours imposée comme une série plus mature et bien plus sombre que son ainée. Après être apparu en 2005, dans la première saison marquant le retour du célèbre Doctor et après être devenu un temps son compagnon de voyage, Jack Harkness a eu l'honneur d'être à la tête de son propre show. Et c'est tout au long de la series deux de "Doctor Who", que les graines ont été semées, le puissant Institut Torchwood incarnant l'ennemi larvé du célèbre Docteur.
Si les deux premières saisons de "Torchwood" s'avéraient dans le fond assez classique (un groupe d'individus dirigé par le Capitaine Jack Harkness défendant envers et contre tout la Terre contre des menaces extraterrestres de tout ordre), Russel T Davies son showrunner a eu l'excellente idée de modifier la donne avec la troisième saison intitulé "Children of Earth". Plus cynique, plus sombre et plus radicale, cette saison avait la particularité de ne comprendre que cinq épisodes, chaque épisode gardant la même unité de temps, c'est à dire vingt-quatre heures et se terminant par un cliffhanger de bon aloi. C'est donc avec une certaine appréhension, que l'on apprenait que la saison 4 allait être codéveloppé avec le network américain Starz et que cette fois l'action allait se déplacer aux États-Unis. Le show allait-il perdre de sa saveur ? Allait-il rentrer dans les rangs ? Que l'on se rassure. Il en est rien.
Mais tout d'abord, le pitch : Imaginez qu'un jour, sur Terre, plus personne ne meure. Imaginez que les jours d'après, il en soit de même. Et que ce phénomène continue encore et encore. Ce qui pourrait en premier lieu apparaître comme un vrai miracle pourrait tout aussi bien devenir très rapidement un véritable cauchemar. Heureusement Captain Jack et son équipe veillent au grain et s'avèrent bien décidé à découvrir le pourquoi du comment de la chose.
Si durant les 10 épisodes qui composent cette saison, on a de temps en temps l'impression d'avoir un show schizophrène, oscillant sans cesse entre son côté british et son américain, dans le fond on reste finalement en terrain connu. Alors oui, cette saison est beaucoup plus orientée action que ses prédécesseurs. En même temps, vous me direz, ce n'était pas bien compliqué. Par exemple, le personnage de Gwen Cooper a évolué depuis "Children of Earth", devenant une véritable Badass quand quiconque désirerait toucher à un seul des cheveux d'un des membres de sa famille. On sent là la touche américaine. Et en même temps, le ton originel de la série est toujours conservé. C'est clairement le cas devant certaines idées typiques du show. On en est même à se demander comment Russel T Davies a pu réussir son coup. Même les épisodes scénarisés par Jane Espenson sont bons, c'est pour vous dire.
On sent que Mr. Davies et ses petits camarades se sont amusés comme des petits fous à l'écriture des scénarii. Alternant entre scènes dramatiques, scènes d'action et scènes de pure comédie, ils n'hésitent pas à brocarder les Américains, n'hésitant pas à souligner les différences entre l'Angleterre et son ancienne colonie. Ce qui donne lieu à des répliques et des gags vraiment bien vus. Ils n'hésitent pas non plus à faire quelques clins d'œil à "Doctor Who". Mais chut ! J'en ai déjà trop dit. Spoilers ! Et comme dans "Children of Earth", ce n'est pas tant le phénomène en lui-même qui importe mais plutôt les conséquences de ce dernier. Histoire de montrer que ce n'est pas une menace extérieure qui s'avère la plus dangereuse pour l'Humanité mais que c'est l'Humanité elle-même.
Bref c'est du tout bon et c'est avec un grand plaisir que l'on suit les aventures des membres de Torchwood. Peut-être pourront-nous reprocher au show quelques longueurs de ci de là. Ce dernier aurait peut-être mérité d'être plus concis. Mais là, je chipote. Par contre, plus que jamais, c'est une série à regarder en VO et pas autrement, cette dernière étant indispensable pour apprécier les dialogues ciselés et mordants et pour profiter de la voix caractéristique de certains acteurs de talent. Reste qu'il est bien dommage de voir que l'avenir du show est menacé et que pour l'instant, aucune saison 5 n'est à ce jour réellement planifiée...
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.