Après la fin de The Wire et malgré (ou du fait de ?) l'excellent interlude Generation Kill, Treme était attendue comme le messie au moment où les séries TV US semblaient patauger, sans aucune nouvelle création intéressantes ces toutes dernières années.
Le thème était aguicheur : une vision de la Nouvelle-Orleans post-Katrina par les yeux des habitants du quartier populaire de Treme.
Si des parallèles avec d'autres oeuvres de Simon peuvent facilement être dressés, il ne s'agit pas là d'un The Wire: New Orleans.
Ici, et peut-être est-ce la ville qui veut cela, on prend plus son temps. On survit, d'abord, puis on vit, la nuit surtout : bar, putes, bouffe, et surtout musique. Et c'est d'ailleurs elle qui prend bien souvent le pas sur l'intrigue ou les personnages, n'étant parfois présents que pour lui donner corps. Quelques belles émotions lors des scènes musicales, ou dans d'autres, pleines de grâce comme la cérémonie des indiens à la St-Joseph, mettant en relief le statut de minorité oubliée, ou du moins maltraitée de cette population de la Nouvelle Orleans, mais néanmoins opiniâtre, se battant jusqu'au bout pour faire valoir son existence, sa culture.
Si le réalisme est assuré par la présence d'acteurs locaux, de personnages dont les vies sont basées sur des faits réels, voire de la présence de personnes dans leur propre rôle, impossible toutefois de voir Treme autrement que sous le jour d'un habile manifeste à la gloire de la Nouvelle Orleans. En bref, une belle campagne de pub militante, dont j'imagine malheureusement qu'elle pourrait conduire à la reproduction de situations cocasses mais désolantes des scènes où figurent les touristes post-Katrina..