Le second chef-d’œuvre du réalisateur David Simon porte cette fois-ci sur la reconstruction d’une ville dévastée par un ouragan, soit la Nouvelle Orléans par Katrina. Il porte toujours, avec brio, son regard qui permet de dévoiler les fléaux de la ville, empêchant une reconstruction saine et prospère. Une partie des acteurs de The Wire ont un rôle, qu’ils incarnent toujours avec autant finesse dans cette nouvelle série.
Il nous plonge dans le destin d’une dizaine de personnages principaux, tous plus ou moins inter-connectés, évoluant dans le chaos d’une ville en proie à des politiques et des entrepreneurs véreux cherchant les profits à court terme aux dépends des citoyens sans toits. Néanmoins, la plupart des citoyens de New Orleans possèdent une force que personne ne peut affronter, celle de la musique et de l’espoir qui s’en dégage. En effet, même lors d’enterrements, la musique accompagne le cercueil de l’église au cimetière, avec une danse mortuaire pour avancer avec grâce. La Nouvelle Orléans nous est montrée tant dans ses fabuleux défilés, les plus connus étant ceux de mardi gras, que dans la délinquance qui résulte du manque de présence policière. Mais aussi, à l’habitude de ce réalisateur, la police est décriée et une grande partie de ses agents de la paix abusent de leur pouvoir.
Il s’agit donc bien d’une nouvelle fresque des plus phénoménales que David Simon nous offre, pour notre plus grand bonheur. Comme déjà indiqué dans How to make it in America, la bande originale est pour moi un indice clé de la qualité, et ici elle vaut le détour également. Cependant, la bande originale dans cette série ne peut se résumer aux deux minutes de début d’épisode, mais bien à tous les morceaux de jazz, sous toutes ses mouvances, qui sont interprétés au cours de l’épisode. En cela, Simon a réussi à transmettre le feu de vie de cette ville à travers cette série, qui respire la joie de vivre, même lors des creux habituels parcourant toute épopée, que sont les destins de ces personnes!