La Grande Evasion
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Plusieurs personnes m’ont recommandé cette série, et je fais confiance à leurs recommandations. En plein confinement, qui plus est, comment passer à côté ?
La mini-série, tournée en yiddish et en anglais, reprend le récit autobiographique de Deborah Feldman, de son départ de la communauté juive hassidique de Brooklyn et de son installation à Berlin.
J’ai commencé à visionner avec une petite appréhension, et même une peur de voir une autre série qui parle d’une communauté avec un regard extérieur. Et finalement, je ne saurai jamais si cette série est vraiment représentative de la communauté hassidique, car je ne connais absolument rien, mais vraiment rien de cette communauté, et je n’en ai que des regards extérieurs.
Toutefois, je peux affirmer que la réalisation de la série est extrêmement bienveillante, et le visionnage du making-of en est une belle preuve : les coulisses du tournage nous montrent comment l’autrice de « Unorthodox: The Scandalous Rejection of My Hasidic Roots” a pris part au film, et comment des propres membres de la communauté ont été impliqué.es. Aussi, j’ai beaucoup aimé entendre les réalisatrices parler de leur choix, et les assumer : la partie à Berlin est entièrement fictive, et elles n’ont pas du tout cherché à le cacher derrière des “inspiré de la vie de…”.
J’ai appris énormément de choses en visionnant cette série, et en cela je trouve que la série est très réussie : elle ne se présente pas comme un documentaire, mais semble assez proche de la réalité pour donner le goût d’aller faire des recherches. Par exemple, je ne comprenais pas pourquoi la protagoniste ne pouvait pas porter de sac au début du film, alors je suis allée lire sur l’érouv (je ne savais pas ce que c’était) et, de site en site, j’ai appris 1000 choses. Bref, j’ai visionné la mini-série avec mon cellulaire entre les mains, car dès que je découvrais une chose, j’avais besoin d’en savoir plus.
Ce que j’ai préféré, c’est la bienveillance de la réalisation, à la fois envers la communauté, mais aussi envers les personnages. La protagoniste, Esther, n’est pas présentée comme une victime, et elle reste bienveillante envers ses origines. On comprend au fur et à mesure les raisons qui l’ont poussée à fuir et à changer de vie, mais à aucun moment les règles strictes de la communauté ne sont pointées du doigt de façon « diabolique ».
J’ai aimé aussi l’introduction lente du personnage de la mère d’Esther, et comment cette dernière est passée du rejet à l’acceptation. Cette évolution se fait en douceur, et avec une grande bienveillance. Le fait que sa mère soit lesbienne et ait elle-même fui la communauté n’est pas filmé avec le prisme des violences qu’elle a subies, mais avec celui de ses propres décisions. Et en cela, la série est brillante.
En conclusion, je recommande cette série, car elle ouvre des portes sur une communauté méconnue, avec une profonde bienveillance et une réalisation très féministe.
Créée
le 4 avr. 2020
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45 j'aime
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