Par où commencer...

... déjà. PAS DE SPOIL! Lisez tranquilles. Le seul bon point que je peux voir à la série (tout du moins, au premier épisode, que j'ai déjà passé 2h à regarder tellement c'était chiant au possible...), c'est qu'elle m'a fait me reconnecter sur SC. Plus encore, ça m'a donné envie d'écrire une critique!
Oui ça fait un sacré bail et honn^tement, je me demande si je devrais pas plutôt vous raconter de mes péripéties de la vie plutôt que de faire la critique de la "nouvelle" Utopia.

Non parce que franchement, ces sept dernières années j'ai vraiment vécu plein de choses! j'ai changé quatre fois de régions, j'ai passé mon permis moto, j'ai... non? Ok.

On va pas y aller par quatres chemins : c'est de la daubasse royale avec une bonne petite cerise à l'eau de vie bien amer de papy. Celle qui vient du bocal qu'il a oublié en 52 aprés avoir failli finir aveugle à cause de son copain de balto Gégé qui savait pas distiller correctement.
Oui c'est bon j'arrête les digressions. Utopia c'est génial, clairement, de loin la meilleure série d'anticipation que j'aie jamais vue. Oui je parle bien de la version UK.
J'ai passé des années à saouler tout mon entourage pour qu'ils regardent et systématiquement j'avais les mêmes réponses "non c'est british / je comprends pas l'humour britannique / blablabla". Donc j'ai rongé mon frein. Je relançais de temps en temps. Et là, il y a deux jours, je parle avec un pote "Ha j'ai vu ta série là, utopia! C'est génial!".
Laconiquement je lui dis "Where's Jessica Hyde?", quel malheur. Le vide dans son regard. Quelque chose me disait que ça sentait pas bien. De fil en aiguille on en parle, et là j'apprends qu'il y a un remake. Par Amazon. Donc tout de suite je repense à Black Mirror version Netflix... Mon petit coeur de fanboy saigne mais je me dis bon peut être que cette fois ça passe.

Et bien détrompez-vous mes chers. C'est pire que tout. Sans parler de l'histoire, les couleurs sont ternes. Un détail me direz-vous? Justement non. Toute la dureté de la série originelle était adoucie par des couleurs sursaturées à l'excées, les scénes violentes prenaient un air de ballet, un opéra même. Et la dureté du propos également a disparu. C'est tout simplement une version aseptisée.

Oui vous allez me dire "Faut pas comparer". Bah si en fait. Totalement.
On part d'un matériau de base tellement riche, des personnages complexes, qu'on apprend à connaitre au compte goutte. Chaque épisode apporte sa pierre à l'édifice. Et on se retrouve au final devant quelque chose où on nous prend par la main, comme un enfant dans un zoo. Il n'y a pas de découverte, on nous inflige le propos politique en pleine face, un gros pied de nez à la barbe du spectateur "t'es sûrement trop c*n pour comprendre tout seul de quoi ça s'agite alors on va t'expliquer avec un joli tableau". Et pour couronner le tout, le trait est forcé sur des aspects totalement futiles. Les geeks ont la côte? On va te caler un pseudo comic-con, de la soubrette en rose et ça passera crème.
Utopia est définitivement morte. Jessica Hyde aussi.

Si vous aviez de l'espoir pour voir enfin la suite de la série passez votre chemin. Je m'en vais re-re-re-re-regarder pour la quarante douze milliéme fois l'original. Et je suis sûr que ça vaudrait tous les épisodes à venir de cette nouvelle série.