Au préalable, pour apprécier toute la richesse d'écriture de la série, il faut connaître le comic d'origine plus que l'adaptation cinématographique de Snyder qui, bien qui fidèle, faisait l'impasse sur des éléments référencés au sein de ces nouveaux épisodes. Pourtant, Damon Lindelof semble un peu timide à connecter les deux histoires en démarrage de saison, mais ce n'est que pour mieux poser son contexte et nous surprendre par la suite. Dans l'esprit, cette série est à l’œuvre d'origine ce que Blade Runner 2049 est à Blade Runner, soit : une excellente suite respectant religieusement son aînée, et se développant sur ses propres enjeux, tout en offrant une nouvelle perspective pertinente au récit de base. La contrepartie, néanmoins, est que l'on va avoir tendance à préférer retrouver les itérations d'il y a 34 ans, plutôt que les nouveaux personnages que le scénario même finit par délaisser. Il faut dire que Lindelof a ficelé une intrigue audacieuse et prenante, dont seul le finale semble manquer d'ambition. Heureusement, l'ensemble est suffisamment fort pour marquer positivement. Qui plus est, la mise en scène est souvent splendide et regorge d'originalité et de maîtrise, notamment avec ces épisodes 6 et 8 où passé et présent s'entremêlent brillamment. Musicalement, c'est le duo gagnant Trent Reznor/Atticus Ross qui est en charge de la BO et propose un mélange de nappes saturées aux saveurs rétrofuturistes 80s' et ambiances lounge jazzy, tout en incorporant quelques morceaux contemporains et compositions Classique. Au final, tout un melting-pot artistique talentueux pour une série qui honore son héritage bien au-delà des espérances.