J'aime quand une série m'emmène dans un voyage aux étapes inconnues. Le bon dosage à trouver entre une intrigue suffisamment mystérieuse ou imprévisible pour être surpris à chaque épisode, et quand même assez solide pour que chacun de ses épisodes soient suffisamment savoureux.
J'ai bien aimé le voyage Westworld, une série SF avec un thème robotique tout droit sorti d'Asimov avec une petite touche de Truman Show, c'est pas courant et plutôt alléchant, surtout avec des moyens HBOiens assurant un show sans fail, Anthony Hoppins et Ed Harris en tête de pont, toujours aussi bons (bon ok l'idée n'est pas originale il s'agit ici d'un remake des années 70 : http://www.senscritique.com/film/Mondwest/415315 une sorte de préversion de Jurrasik Park par Crichton)
Là où j'ai eu plus de mal c'est qu'entre le pilote et le final, l'intrigue fait à peu prés cinquante pirouettes sur elle même, multipliant les mises en abyme, les circonvolutions de l'esprit, dans des arcs narratifs parfois assez mous (tout le drama dolores/teddy), qui auraient mérité d'être plus ramassés/simples. Chaque épisode dure presque une heure, et je pense vraiment qu'on aurait gagné à les découper de manière un peu plus simple.
Depuis Memento et le Prestige, Jonathan Nolan aime toujours autant jouer avec les esprits et les timelines de ses personnages, mais là on a au moins deux ou trois épisodes de trop, juste pour monter la sauce du bouquet final.
Si en plus on cherche à tout pris à remettre le plot à l'endroit, a essayer de boucher tous les trous on perd rapidement pied (rien que la facilité avec laquelle on extrait les hôtes du parc direction la maintenance ou la salle de debriefing et le soi disant reboot journalier qui n'a pas lieu sur certaines parties de l'histoire s'étalant sur plusieurs jours m'ont laissé plus d'une fois pantois). On ne cherche clairement pas la cohérence ici, trop de retournements de vestes et d'esprit pour que ça tienne debout, on se fait plutôt un peu trop plaisir à tout tordre dans tous les sens pour la beauté du geste. Beaucoup trop de postulats de la série sont à géométrie variable suivant l'humeur des scénaristes.
Mais à trop brouiller les cartes on y perd les règles du jeu, et même si Westworld est tout de même une réussite en matière de série robotique à grand budget, je regrette vraiment le côté complètement pété du récit, et la mise en scène très quelconque.