Assez jouissif mais la fin n'est pas raccord

C'est très inégal, le premier et le dernier épisodes sont assez insupportables, les autre bons. Peut être que le premier est insupportable parce qu'il veut montrer le point de départ de cette famille progressiste actuelle anti trump, anti brexit, pro minorité ethniques et sexuelles... ça coche toutes les cases possibles... ensuite on a 4 épisodes de conséquences de leurs idéologie et de leurs choix où ils en prennent plein la gueule, c'est assez jouissif, tout le temps je me disais et voilà vous pouvez vous aussi goûter aux externalités de votre idéologie et pas seulement les laisser à la classe moyenne / moyenne inférieure. Et finalement l'happy end qui arrive comme un cheveu sur la soupe de nulle part et juste avant la grand mère indique, pour le spectateur qui n'aurait pas compris, que les 4 épisodes où ils en prennent plein la gueule sont les conséquences de leurs choix du premier.

Donc le premier épisode, insupportable, présente cette famille Lyons. La grand mère riche possédant un manoir, ses enfants décédés, son gendre qui s'est tiré et qu'on ne verra pas, et ses petits enfants lui rendant régulièrement visite tant qu'il y a de l'argent à espérer. Les petits enfants ont 30/40 ans et certains d'entre eux ont des enfants. Il y a l'homme blanc financier dégarni marié à une africaine comptable habillée comme une africaine, qui a deux enfants métis voire plutôt clairement pas blanc avec un look africain et pas intégré, l'un de des deux veut devenir "trans" et tout le monde explose de joie en pensant que c'est "transexuel" alors qu'en fait elle veut être "transhumaine" et là elle se fait engueuler. Il y a deux enfants homos qui cherchent tous deux des partenaires étrangers, l'homme homo a d'abord un noir métis puis un migrant, la femme cherche une africaine après avoir eu d'un premier mariage un enfant blanc homo qu'on ne verra plus après le premier épisode. L'homme homo est un fonctionnaire planqué au logement là où il côtoie du migrant, la femme homo elle est une journaliste d'extrême gauche altermondialiste. Et enfin la dernière, une femme handicapée qui fait le tour des hommes avec lesquels elle a des enfants Benetton, donc femme seule handicapée avec pères multiples qui vit d'un métier hautement subventionné de cantinière des écoles, qui vit dans ce qu'on devine être un logement social dans un quartier très populaire et assez chaud, bref l'aidée par excellence, elle croque à tous les budgets.
Bien sûr on est anti brexit, anti américain parce que Trump... Du primaire qui se prend pour de l'intellectuel.
Bref cette famille est insupportable, mais trop stéréotypée pour être crédible, elle incarne plutôt une famille virtuelle représentative de certaines familles politiques, en particulier de gauche. Il y a une scène intense où l'homo tripote le pied d'un clandestin qui se veut un mélange de sensualité (deux homos en phase d'approche), de commisération (recherche des marques de tortures), de socialporn (un fonctionnaire aisé qui tripote un clando "fresh off the boat") que j'ai trouvé insupportable, du niveau de la scène de viol d'"irréversible", ou de la scène où il se pique dans la plaie dans "Requiem for a dream" , certains scènes des Saw ou Seven...
Et tout ça explose à l'occasion d'un élément bien précis, complètement ridicule, complètement improbable, une attaque de Trump à l'arme nucléaire sur une île chinoise militaire. Bref un vrai délire de démocrate / travailliste / socialiste. Les autres ils savent que la "va en guerre " c'était justement Hilary, qui voulait attaquer la Russie, ou les démocrates en général -suffit de regarder l'histoire US pour voir qui fait la guerre-.
Bref cet épisode est un condensé de choses progressistes. Et les 4 suivants vont montrer ce que le progrès de ces progressistes implique. On voit à un moment des scènes de votes où les gens ne votent plus pour ce qui était censé lui correspondre, la femme noire mûre vote conservateur, l'ex banquier travailliste, et les deux plus gros de "gauches" l'aidée tout azimut et l'altermondialiste votent populiste. Les cartes sont brouillées. En particulier que leurs conneries d'altermondialisme aboutit à un soulèvement nationaliste des populations en Europe dans la foulée des USA où Trump est une conséquence de la politique d'Obama et son rejet il ne faut pas l'oublier, où chaque pays aura sa variante, on parlera de l'Ukraine, de la France, de l'Espagne, de l'Italie... et finalement du Royaume Uni avec Vivienne Rook et le retour au final dans le dernier épisode des camps de concentration, en rappelant que ce n'est pas une invention allemande, mais une invention britannique en Afrique du Sud contre les Boers. Et se rappeler que dans "national socialisme" il y a "socialisme" et pas "droite conservatrice", et que les deux personnages de la "famille politique" qui étaient pour le populisme étaient les deux les plus à fond dans la gauche.
On notera aussi que ceux qui sont présentés comme l'ennemi -Russie, Chine- n'attaquent jamais et que l'ennemi il est plutôt à l'intérieur du pays. L'ennemi c'est celui qui tuerait Vivanne Rook si elle cessait son boulot, chacun se fera une idée sur qui est cet ennemi.

Assez jouissif mais la fin -la dernière demi heure- n'est pas raccord pour que le bobo ne reste pas sur une impression de foutage de gueule à son encontre et qu'il pense qu'on dénonce Trump ou Farage et la dérive de droite. Une Happy End où tout le monde il est sauvé, tout le monde il est beau, sauf les méchants.