Murphy l'opportuniste

Ce serait marrant de se dire que la création de la série Z Nation s'est passée comme ceci :

Nous sommes en pleine ascension de TWD, presque l'apogée, et plein de producteurs malins se disent que le filon est là, il n'y a qu'a copier, surfer sur la vague.
Et c'est pas forcé de tant se démarquer que ça de la version originale, au début, faut juste trouver un ton différent.
Va pour un ton décalé, un peu d'humour, quelques punch-lines et deux plans un peu fignolés de temps en temps et ça nous fait la saison 1.

Miracle du Mercato des renouvellements annuels de séries par les networks : season 2 !

Là, on a épuisé une première petite intrigue squelettique. Que faire ???

Et ben on laisse à peu près tomber le scénario/trame de fond et on se concentre sur la forme. Et on se fait PLEZZZ !!!

1 épisode, 1 ambiance, un pur exercice de style sans aucune autre ambition que de soigner la forme.
Bon des fois, il y a pu y avoir plus d'ambition que de moyens, et ça a pu faire quelques épisodes presque touchants de ridicule, mais le ton Zombie's WTF sauve l'affaire à chaque fois.

L'impression que l'on a, c'est vraiment celle d'une série qui s'est construite en réaction contre...sans savoir où elle allait et qui a décidé en cours de route...de s'en foutre.

Et une fois qu'on a quitté l'idée d'une grande épopée et d'un scénario ciselé, ben là on se fait des petits voyages au grès d'apparitions de guests fantastiques (Thank you Gina Gershon !!! muy caliente <3) de personnages truculents et de clins d’œil à la génération pop culture.

La camera est propre, avec une meilleure photo/lumières qu'un cadrage un peu sage parfois.
Chaque membre du groupe a droit à son épisode entre les saisons 1 et 2, et comme c'est désormais devenu obligatoire dans toute série, quelques morts/départs.
Les acteurs ne prétendront pas à des récompenses pour ces rôles là. Mais ça tient au ton, au rythme, et ils s'investissent avec sincérité dans ces personnages hyper archétypaux, mais qu'on se régale de voir en action, sur un coucher de soleil avec du gros son et plein de sang.

Par contre le danger de ce projet c'est qu'à force de flirter avec la parodie, on peut vite friser le ridicule. Ce serait dommage que cette série (qui elle, se souvient de ce qu'est un comic !) s'autoparodie et perde cette petite étincelle.
Vous savez celle qui est fond de l’œil de Keith Allan, The Murphy.