Cette série documentaire sobre et percutante revient sur les attentats du 7 juillet 2005, un moment charnière dans l’histoire contemporaine du Royaume-Uni. En retraçant heure par heure le déroulement des attaques, les réactions immédiates, puis la vaste enquête qui a suivi, la série parvient à restituer toute l’ampleur du choc, mais aussi la résilience collective qui s’est exprimée dans les jours et semaines suivantes.
Ce qui frappe avant tout, c’est la qualité du récit. À travers les témoignages de survivants, de familles de victimes, de membres des services de secours et d’enquêteurs, le documentaire adopte un ton à la fois respectueux et incisif. Il ne cherche pas le spectaculaire, mais il restitue avec force la panique, la confusion et la violence brute des événements. L’archive y est utilisée avec précision, le montage est tendu sans être artificiel, et l’émotion est présente à chaque instant, sans jamais virer au voyeurisme.
Mais au-delà de la tragédie du 7 juillet, la série a le mérite d’explorer : les conséquences politiques, médiatiques et humaines de l’attentat. Elle s’arrête sur l’un des épisodes les plus controversés de cette séquence post-attentats : la mort de Jean Charles de Menezes, ce jeune Brésilien abattu par la police dans le métro londonien, pris à tort pour un terroriste. La série n’élude rien. Elle montre comment, dans un climat de peur extrême et de pression sécuritaire, une chaîne d’erreurs tragiques a conduit à une bavure aux conséquences dévastatrices. Ce passage donne une véritable profondeur critique au récit : il rappelle que la lutte contre le terrorisme, lorsqu’elle se fait dans la précipitation et le brouillard émotionnel, peut elle aussi produire de l’injustice et de la violence.
Je reste très déçue du fait que le documentaire n’aille pas plus loin dans l’analyse géopolitique ou dans les racines structurelles de la radicalisation au Royaume-Uni. Les attentats sont replacés dans un contexte immédiat, mais pas dans une perspective plus large, par exemple sur les interventions militaires britanniques ou les tensions sociales internes.