Je n'en ai entendu (et lu) que du bien, et puis sa place dans le Top 111 SC m'a convaincu d'y jeter un œil, d'autant que, bon, 3 épisodes, c'est vite fait.
Si je devais n'en retenir qu'une chose, c'est que, malgré la qualité, ça ne vaut pas sa réputation.
Charlie Brooker décide de nous parler du pouvoir des images et des média, à travers 3 histoires situées chacune dans un univers fictionnel spécifique, qui correspond à une exagération de notre société connectée actuelle.
Alors, oui, c'est plutôt bien foutu, bien écrit, bien pensé... Ça peut faire réfléchir. Quelle est la place que nous sommes prêts à accorder à la technologie dans notre vie quotidienne ? À quel point en sommes-nous dépendants ?
Chaque épisode propose un thème différent (la manipulation des masses par l'image, la surmédiatisation, notre dépendance à la télévision, l'archivage numérique de notre vie entière...), et le traite de façon plutôt fine et intelligente.
Ce que je reproche à cette série, c'est que, finalement, elle ne repose que sur son scénario. La réalisation est complètement banale, et le jeu d'acteur est pas spécialement transcendant (j'ai trouvé Bing très mauvais dans l'épisode 2), c'est dommage pour une série télévisée... D'autant que même le scénario peut être critiqué : manque d'originalité (certaines idées ont été vues mille fois dans des films d'anticipation), et les 3 épisodes, qui terminent sur une fin ambiguë, laissent penser que les auteurs ne savaient pas vraiment comment finir leurs histoires. D'autre part, le format court laisse peu de place à l'exploration en profondeur des personnages, qui restent scénaristiquement "vierges".
On peut saluer quand-même l'autoparodie de Brooker dans l'épisode 2, à travers le personnage de Bing, dont la rébellion contre le système est transformée en show TV par ce même système (Black Mirror est produit par Endemol, producteurs, entre autres, de Big Brother, Secret Story, Star Academy...).
En conclusion, une série assez bien foutue et pertinente, mais qui aurait clairement pu mieux faire...