Création originale Netflix, ce soap insipide en 2 interminables saisons possède tous les vieux ingrédients poussiéreux et éculés des grands classiques des séries à rebondissements des années 70, entre les vrais méchants et les faux gentils, les éternels naïfs et les victimes à qui on aurait envie de jeter des pierres tant elles paraissent prédisposées à se faire marcher dessus.
Pourtant Greenleaf possédait un pitch de départ intéressant, quoique peu original. La vie tumultueuse d'une famille de pasteurs afro-américains avec leur lot d'intrigues et de règlements de comptes. Malheureusement on navigue en eaux troubles devant ces personnages caricaturaux à l'envi, mal interprétés, forçant le trait jusqu'au ridicule (mention spéciale à Deborah Jay Winans, dont on se demande si elle le fait exprès ou si c'est naturel chez elle). On assiste clairement à une transposition dans les années 2000 des personnages de Dallas par exemple. Sauf que l'enjeu n'est pas le pétrole, mais à qui saura convaincre le croyant qu'il est le meilleur messager du voisin du dessus.
Pas grand chose de positif devant ce spectacle. Productrice et interprète, on a connu Oprah Winfrey plus inspirée dans ses choix, notamment au cinéma dans "La Couleur Pourpre" ou encore "Le Majordome". Sans doute a-t-elle voulu aborder des thèmes on ne peut plus louables comme le racisme, l'homosexualité ou le pouvoir de l'argent dans l'église afro-américaine, mais le traitement est tellement superficiel et caricatural que la cible est manquée. Et de loin.
Selon moi on peut donc faire l'impasse sur cette série et sans aucun regret. Certains médias annoncent une saison 3, personnellement ce sera sans moi. Greenleaf ne mérite pas une chance supplémentaire, d'autant qu'il est peu probable qu'on assiste à un virage à 180 degrés et que les scénaristes se mettent enfin au travail.