Bon, je ne peux plus, j'ai lâché. Ai-je tort ? Si ça se trouve, peut-être. Mais c'est trop pour le moment. Je n'attendais pourtant pas grand chose de cette série dont l'annonce fut pour moi une surprise.
Joueur du mode solo comme du mode multi (au moins pour le premier jeu), explorateur de maps non-officielles amusantes ou fantasques, lecteur aussi un peu des romans de SF écrits autour de l'univers Halo, j'avais trouvé dommage l'abandon du projet filmique sous le coupe de Peter Jackson puis de Neil Blomkamp dont on aura quand-même retrouvé des éléments évidents dans les costumes et décors de films tels que District 9 ou Elysium.
Les premières images de la série annoncée ne m'ont pas glacé mais mon enthousiasme resta aussi réservé que le réalisme fut de mise.
Alors j'ai entamé les épisodes sans à priori ni fantasme, et, ma foi, fut suffisamment intrigué par l'idée présentée de commencer le récit à travers la mise en contexte du programme SPARTAN, encore à ses débuts quoique deja suffisamment engagé pour avoir vu le développement des boucliers au contact de la technologie covenant -ces envahisseurs aliens qui causent beaucoup de dégâts dans les divers colonies humaines. On découvre donc les campagnes contre les rébellions, la condition d'une humanité sinon à peu près réunie par delà les ethnies et les genres, l'organisation militaire pour combattre les covenants, l'efficacité du programme SPARTAN mais aussi les controverses qu'il suscite, et la relation entre John 117, notre soldat protagoniste, et les scientifiques.
Mais, petit à petit, plus rien ne va. On veut tout montrer à la fois :
L'origine du programme, la répression des rebelles, les covenants et leur théocratie, la trouvaille de Halo et de sa fonction, sa localisation, alors que la série vient de commencer !
L'IA Cortana est là, le capitaine Keyes est là (et il a une fille avec ... non je me retiendrai), tous les spartans sont encore là, les supérieurs que l'on voit dans Halo 2 sont là. Il ne manque plus que les floods... que dis-je, il y en a même une protoversion contrôlée par une antagoniste vendue aux services des covenants (soupirs). On instille un peu de problématiques à la Robocop, on développe un peu le point de vue des rebelles avec un personnage secondaire (mais bon sang qu'il est insupportable celui là), les scientifiques sont des caricatures d'un vieil archétype de personnage savant inconséquent et mégalo qui se jouissent dessus en pratiquant les expériences les plus amorales, et John 117 est une sorte d'élu qui s'ignore mais les artefacts l'aident à découvrir son destin formidable et son passé dramatique. Je croule.
On dirait que la production s'est dit «bon alors on ne sait pas à combien de saisons on aura droit alors mettez tous les moyens matériels dans celle-là et on verra bien. (...) L'histoire de John SPARTAN 117 ? Ne vous embêtez pas, mettez lui des émotions et une crise d'identité, on va explorer son passé. Depuis Batman Begins c'est ce qui fonctionne.»
Alors oui pour l'instant je lâche. Peut-être que je m'y remettrai. Si j'en entends du bien. Après tout, je ne suis pas, d'ordinaire, du genre à fournir de critique avant d'avoir vu tout le produit (c'est bien une première). Et je dois avoir une telle foi dans le mieux que la simple présence de nouveaux épisodes, voir d'une nouvelle saison, pourrait suffir pour me laisser concevoir l'attente de quelques améliorations. Je suis simplement plus raisonné qu'avant dans mes choix. On verra bien, donc, mais pour le moment c'est non.