Drama adolescent qui raconte l’histoire de Park Seong-ah (interprétée par Cho Yi-hyun), une jeune chamane tombée amoureuse de Bae Gyeon-woo (joué par Choo Young-woo), un garçon littéralement poursuivi par la malchance. L’histoire est mignonne, agréable à suivre, mais il faut être honnête : ce n’est pas transcendant. L’univers chamanique est plutôt bien construit. Il est traité avec soin, sans lourdeur ni excès. Quelques clichés traînent par-ci par-là, mais globalement, l’équilibre est bon. Et puis, il y a Kim Mi-kyung, qu’on prend toujours plaisir à retrouver, dans un rôle secondaire solide, comme souvent. Cho Yi-hyun a un certain charme, avec ses petits yeux de chat et son énergie vive, mais elle fait très "petite fille". Il lui manque de l’aplomb, une vraie présence. Son jeu reste limité, un peu mécanique, et ses scènes de pleurs sonnent souvent faux, sans impact. On a du mal à s’identifier à elle, à ressentir avec elle. Quant à Choo Young-woo, difficile d’adhérer à son double rôle. Il manque de nuances, de profondeur. Et puis ce détail étonnant : ses mains. Beaucoup de gros plans, sans doute parce que ce sont les seuls gestes un peu tendres qu’on verra de tout le drama. Mais elles détonnent avec son visage. Trop matures ? Trop figées ? Difficile à dire. Ce n’est pas le genre de chose qui attire mon attention d’habitude, mais il faut croire que je me suis un peu ennuyée pour m’y attarder. Avec deux acteurs principaux en demi-teinte, il n’est pas étonnant que l’alchimie entre leurs personnages peine à convaincre. Elle reste plate, sans tension, sans frisson. On est dans un drama jeunesse, et les kdramas sont connus pour leur retenue, mais ici, on atteint un niveau de surplace qui finit par lasser, même les plus romantiques. Il manque quelque chose dans cette relation, quelque chose de sincère, de palpable. L’intrigue elle aussi manque d’un véritable moteur. L’esprit maléfique ? Il n’a de maléfique que le nom. Son histoire intrigue un temps, mais la révélation finale retombe comme un soufflé. Dommage, il y avait du potentiel… mais il reste inexploité. La série repose presque entièrement sur les épaules de Choo Ja-hyun, dans le rôle de Yeom-hwa, la méchante chamane. Elle est détestable, oui, mais aussi pitoyable. A la fin, on ne sait même plus si on doit la haïr ou avoir de la peine. C’est peut-être le vrai bon point du scénario : réussir à faire vaciller les certitudes. Mais ça ne fonctionnera pas sur tout le monde. Un antagoniste bien campé et assumé provoque souvent des émotions plus fortes. Ici, il manque peut-être un vrai parti pris. Le drama fait le job si on n’en attend pas grand-chose. L’histoire n’est pas mauvaise, les effets spéciaux sont soignés, l’ambiance reste cohérente. Mais mieux vaut être prévenu(e) avant de se lancer : ce n’est pas une série qui marque. Et puis impossible de terminer sans évoquer le titre français : La Fée et le Bouvier, qui mérite une petite explication. Pour ceux qui, comme moi, ont été surpris par ce choix, disons original, même si le premier mot qui m’est venu à l’esprit était plutôt : absurde. Le titre original coréen, Gyeon-u-wa Seonnyeo, fait référence à une vieille légende d’amants séparés par la voie lactée : Gyeon-u (le bouvier) et Seonnyeo (la fée céleste), condamnés à ne se retrouver qu’une fois par an. Une romance céleste, tragique et bouleversante… mais ici, on en est loin. Bien trop loin. On ne vibre pas, on ne frissonne pas, et cette comparaison semble clairement trop ambitieuse pour ce qu’on nous propose. Ce n’est pas à la hauteur, tout simplement.