Malheureusement inégal

Le point de départ de Jigoku shoujo est à peu près le même que celui de Death note : avoir la possibilité de se venger quitte à en assumer les conséquences, ici grâce à un site internet plutôt qu'à l'aide d'un cahier. Contrairement à Death note où la série se concentre sur un unique personnage ayant la faculté de tuer anonymement (qu'il emploie sur des gens dont il ne connait que le nom et le casier judiciaire), les multiples protagonistes de jigoku shoujo acceptent de donner leur âme au diable pour satisfaire une vengeance personnelle. C'est cette différence, à mon avis, qui fait la force et la faiblesse de la série. Ici, on se concentre sur la raison de la vengeance des différents personnages, tous victimes de maltraitance d'une manière ou d'une autre, que ce soit à l'école, au travail ou au sein de leur couple, prêt à donner jusqu'à leur âme pour se débarrasser de la source de leur malheur, ce en quoi la série dresse un portait impitoyable mais édifiant de la société japonaise. Mais pour en dire quoi ? Parce qu'une fois la situation présentée et la vengeance accomplie, l'épisode s'achève. La vengeance est-elle donc une fin en soi ? J'aurais bien aimé que le sujet soit traité jusqu'au bout : tout ça pour ça ? Car enfin, le character design est réussi, l'animation est soignée (malgré des inégalités), il y a une ambiance... Mais j'aurais préféré qu'il y ait un propos, surtout avec un point de départ aussi prometteur.