Station Eleven
7.2
Station Eleven

Série Max (2021)

J'étais parti pour apprécier : l'idée de voir la reconstruction d'une civilisation m'a séduit et le premier épisode est plutôt sympa même si je m'attendais à ce que ça commence après l'apocalypse et non pas avant.


Et dès le second épisode, ça part en vrille.


Les auteurs complexifient comme ils peuvent l'intrigue assez simple à la base, avec le traditionnel mélange de scènes : ça n'a absolument aucun intérêt, mais on va se faire balader entre plusieurs époques, laissant ainsi des trous dans la narration qui ne seront comblés que plus tard. Autant les ellipses sont intéressantes puisque le spectateur peut s'imaginer ce qu'il veut autant les comblage de trou est un désastre : on revient sur une scène un peu oubliée, on nous explique ce qu'il s'est passé et que ce qui a été sous-entendu durant toute la saison était faux (pour quelle raison? aucune, à part créer une surprise facile).


Le plus étrange, c'est que les auteurs semblent avoir beaucoup d'idées pour débuter une fin de civilisation. Et ainsi on se tape plusieurs épisodes nous montrant les dernières heures normales de quelques personnages. Ces épisodes sont souvent intéressants, ou en tous cas comportent de nombreuses bonnes idées. Mais dans l'ensemble c'est pas top, car à un moment on aimerait bien que les auteurs tiennent leurs promesses à savoir approfondir cette survie après l'apocalypse. Et de cela on n'en parle finalement assez peu.


Le point de vue adopté, celui d'une troupe de comédiens, est intéressant, mais assez pauvrement exploité et peu référence (il suffisait de s'insipirer de la vie des troubadours au Moyen-Âge ; je caricature sans doute, n'empêche que c'est ce qui me rappelle le plus l'univers proposé dans cette série). De plus on a l'impression que plus tard, tout le monde voudra être comédien, pire après l'apocalypse qu'avant l'apocalypse (merci à Tiktok j'imagine). Et c'en devient un peu con et chiant de retrouver des comédiens par tout où les personnages vont, à croire que seuls les artistes ont pu réussir à recréer un semblant de société.


Et donc la reconstruton est à peine survolée, on voit surtout des gens qui ont établi leurs petites règles en groupe, mais en donnant l'impression que rien n'est figé, tout peut arriver, comme ça les auteurs ne prennent pas trop de risque. Les intrigues sont assez faiblement développées, avancent souvent à gros coups de facilités narratives. Les conflits ne se ressentent pas assez à cause du côté contemplatif très mis en avant.


La mise en scène est soignée, élégante, comporte de belles idées visuelles qui marquent les rétines. Mais tout cela étant au service d'une intrigue creuse, on finit par se lasser. Les acteurs ont de bonnes têtes, jouent bien, mais les auteurs ont vite fait le tour des personnages (au moins la construction décousue et l'ajout de personnages au fur et à mesure permet de faire croire que c'est dense et bien écrit). La BO est sympa mais lassante aussi, le réalisateur utilise toujours les mêmes effets (à croire qu'il n'a qu'une façon de créer de la tension), les ambiancesz sont bien travaillées.


Bref, la série approfondit assez peu l'aspect sociétal et le point de vue adopté, original au départ, finit par lasser par manque de renouvellement, par décrédibilisation de l'univers proposé aussi. Et au final, on s'emmerde. Je ne testerai pas la saison 2 si ils en sortent une.

Fatpooper
4
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le 5 mai 2022

Critique lue 374 fois

Fatpooper

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