Les livres qui ont changé votre vie selon Melchiora

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Lue à 6 ans. Cette histoire m'a tellement touchée petite que je la racontais à tout le monde, même à des inconnus, qui écoutaient attendris ou morts de rire, et immanquablement je pleurais à la fin où Blanquette, après avoir bravement combattu le loup dans un combat inégal, abandonne et meurt.
Mais aujourd'hui, je ne pleure plus. Au XXIe siècle, si Blanquette est encore bien blessée, elle osera parfois aller jusqu'au bout du combat.

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Mon tout premier Zola, à 10 ans, début d'une passion pour cet auteur engagé et sensuel qui ne me lâchera plus.

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Pièce lue en classe à 15 ans, et relue à 17. Ou comment retrouver le plaisir d'une langue maternelle à laquelle on est trop habitué pour en saisir la beauté et la sensualité comme on le ferait d'une langue étrangère.

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Lire ce livre à 20 ans m'a aidée à mieux concevoir pourquoi le langage et le dialogue étaient parfois si compliqués.

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Lu vers 20 ans. Après avoir lu les premières lignes et l'avoir refermé, puis repris quelques mois plus tard, j'ai divinement succombé à tous les charmes et les sorts que Garcia Marquez avait mis dans ce livre. Après la dernière ligne, quand je l'ai refermé, je n'avais plus peur du chaos ni de mes sens.

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Lu vers 20 ans. Ma révolution olfactive.

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Ouvrage élaboré par l'Unesco sur 35 années, de 1964 à 1999 pour remédier à l’ignorance généralisée sur l’Afrique, avec pour défi de reconstruire une histoire libérée des préjugés raciaux hérités de la traite négrière et de la colonisation, et favoriser une perspective africaine. Rédigée par les plus grands spécialistes africains et internationaux de l’époque, et supervisée par un Comité scientifique international dont deux tiers étaient africains, cette Histoire générale de l’Afrique a mobilisé plus de 230 historiens et autres spécialistes.
Autant dire que le contenu est solide, et change radicalement la vision que ceux qui le connaissent mal peuvent avoir de ce continent, ce qui fut mon cas.
Par contre, je ne crois pas que Sarkozy l'ait jamais lu...

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Lu vers 30 ans, il m'a révélé, mieux que Médée, une fascination pour le pouvoir de vie et de mort des femmes, qui effraient tant la partie masculine de l'humanité, qui tente d'avoir un contrôle dessus. L'infanticide raconté par Toni Morrison en relève la tendresse tout autant que la cruauté. Pas celle de la femme, mais celle d'avoir donné la vie sans espoir qu'elle s'épanouisse.

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Lu vers 30 ans, ce livre m'a fait réaliser que l'homme était une femme pas comme les autres. Et qu'il était amusant de voir à quel point la Genèse a tenté d'inverser les rôles (et y a réussi pendant quelques siècles tout de même).

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Lu à 37 ans. J'ai été frappée par l'actualité de ce livre : peu importent les révolutions, les Républiques, c'est bien toujours l'aristocratie qui est aux commandes. Hugo en fait la démonstration magistrale.

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Lu vers 40 ans. Je l'avais acheté bien des années auparavant mais je repoussais le moment de la lecture. Il a bien fallu que je m'y mette, et là, j'ai été scotchée par l'analyse du capitalisme qui y est faite, et à laquelle on peut toujours se référer aujourd'hui. Le reste est plus sujet à débat, vu l'application ultérieure du communisme.