Les meilleurs albums de 2018 selon Mayeul TheLink

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Le morceau Less Sex, sans être le plus représentatif de l'album, résume bien ses idées : un blues désespéré, lancinant et vide de toute passion. Comme si la souffrance ne pouvait plus être sublimée, et de ce fait ne reste que la noirceur de la ville, écrasante, déshumanisante. Un album bien particulier qui ne se laisse pas approcher facilement.
Cependant l'album, malgré son côté misanthrope très prononcé, n'est pas moche : on est là plutôt dans l'affirmation du droit au désespoir, comme si la rage et la tristesse devaient être réhabilitées comme des émotions valables en elle-même dans une société qui cherche le bonheur absolu. Il y a une vraie beauté de la saleté et de la noirceur dans cet album.

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Le pont parfait entre le côté accrocheur de Blue Train et la spiritualité de A Love Supreme retrouvé 50 ans après son enregistrement. Un nouveau chef d'oeuvre à mettre au compte du quintet.

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Une BO qui accompagne parfaitement le film dans son ambiance à la fois gracieuse et menaçante. Ce qui n'était pas gagné vu la densité du film, mais pari relevé haut la main.

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La mort de Mac Miller joue forcément un peu dans l'appréciation de cet album, tout en émotivité et mélancolie douce amère. Mais force est de constater qu'aucun morceau ne vient briser le rythme d'écoute, et l'ambiance de l'album peut autant se prendre comme du easy listening passe partout que comme un grand album de pop se révélant au fur et à mesure des écoutes.

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Techniquement impressionnant, Alpha Wann se concentre sur la qualité de ses textes, comme il se concentre sur ses valeurs pour délaisser toute forme de superficialité : dans la technique, dans les thèmes, dans les instrus.

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Dans le monde du metal extrême où tout est soit de plus en plus répétitif et hypnotique, soit de plus en plus déstructuré, bref de plus en plus extrême, Chapel of Disease semble vouloir revenir à un héritage plus accessible, sans pour autant renier les évolutions qu'ont amené les démarches de plus en plus jusqu'au-boutistes. L'impression d'écouter un classique en 2019, le genre d'album qui sait te prendre par la main pour t'emmener dans son délire qui n'a pourtant rien de facile. Parce que là on passe par tous les états : riffs deatheux dans ce qu'ils peuvent avoir de plus efficace, leads en tremolo des plus grandioses, soli sur de longues plages instrumentales quasi pink floydiens (l'urgence en plus), chant caverneux plongé dans la reverb... On est autant en plein milieu de la tempête, avec tout ce que ça implique de prod cotonneuse et de perte de repère, que simplement en train de la regarder dans sa majesté, les structures prenant bien soin de ne jamais perdre l'auditeur dans un dédale fatigant. Tout ça mêlé à un véritable talent de la mélodie et du riff, et on obtient rien de moins qu'un des meilleurs albums de metal de ces dernières années, dans le sens où on pouvait l'entendre dans les années 80. Un nouveau classique, je vous dit !

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Album ultra efficace, des tubes presque pop de la première moitié de l'album jusqu'au bangers trap de la seconde moitié. Variation des ambiances et cohérence rendent cet album d'une grande facilité pour l'auditeur malgré l'énergie presque violente de certains morceaux.

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Voix d'opéra, orchestrations, voix soul... Je serais bien incapable d'en parler, mais l'homme derrière la BO des films Dragons réussi pourtant à m'émouvoir d'une manière nouvelle par cette musique si particulière et éloignée de moi.

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Un album qui réutilise les codes du rap US récent en y ajoutant une saveur acide qui fait tout l'intérêt du disque. Étrange et réaliste dans le même temps.

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La marge de progression de Deafheaven semble limitée tellement sa recette est définie et semble immuable. Pourtant le groupe, dans le cadre de cette recette, reste d'une productivité qui force le respect.

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Difficile de ne pas penser aux influences qui sont transparentes ici, principalement Jeff Buckley et Radiohead. Le premier pour la voix, claire et magnifique, désespérée et prenante, le second pour l'ambiance ballade déprimée (parfois geignarde, Radiohead quoi). Pour un premier album d'un artiste de 22 ans, rien de bien surprenant, ni de préjudiciable. À noter des touches arabisantes du meilleur effet, donnant à certains morceaux une ambiance sublime. J'insiste sur la voix qui est exceptionnelle de maîtrise, le premier morceau Habibi en donne une idée rapidement, avec cette voix de tête sublime qui brise le coeur sur la fin du morceau. Artiste à suivre.

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Une certaine ambiance se dégage de l'album, des souffrances passées qui se transforment en fantômes pour hanter les deux artistes. Un peu inégal quand même, et trop court pour réellement plonger l'auditeur dans cette ambiance pourtant réussie.

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Deux ou trois morceaux très sympas, quelques morceaux ennuyeux, et le reste s'écoute sans trop de problèmes. La voix est belle et maîtrisée, la production est réussie, les compos s’enchaînent facilement... Peu de reproches. À défaut d'avoir un album mémorable, on a un album très agréable. Mais le problème de mélanger le R'n'B à la pop, c'est que le public que je suis sera frustré que l'album n'aille pas complètement vers la pop. Mon R'n'B je le préfère plus à fleur de peau ou plus funky, c'est plus dépaysant.

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Intéressant mais se plonge trop dans son concept, rendant l'album trop inégal.

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Petit album de rap old school sympathique. Quelques éléments pop, des paroles de mec cool qui se pose des questions existentielles, un flow qui fait bouger... Réussite.

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Inferi était déjà bourratif sur ses albums précédents. Le fait que leur précédent album réussissait le tour de force de ne pas assommer l'auditeur par ce déluge de notes sans fin était assez exceptionnel. L'exploit ne sera pas réitéré. Ça tient à peu de choses.

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Sur le fond, Rivers of Nihil est un groupe de death technique à tendance prog tout ce qu'il y a de plus classique. Et même dans ses moments les plus audacieux, le groupe peine à se défaire de la formule : plages atmosphériques, saxophone, on reste dans tout ce qui a pu se faire dans le genre ces dix dernières années. Reste une certaine personnalité à l'album, mais le tout est trop convenu et fatalement plat pour réellement me toucher.

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Lomepal joue la carte de la sensibilité perdue dans un monde trop grand, carte que l'on connait déjà par coeur, merci Orelsan. Mais là où ce dernier s'en servait sur son premier album pour servir un humour acerbe, Lomepal en fait son début et sa fin, tout l'album étant pris dans un même mouvement linéaire cherchant cette émotion à fleur de peau un peu facile et trop superficielle pour s'y laisser prendre totalement. Flip était déjà là dedans, mais proposait quelques morceaux dans la même lignée, soit plus je m'en foutiste, soit présentant une rage plaisante. Bref Flip réussissait à garder une cohérence en étant diversifié, ce que Jeannine n'arrive pas à faire.
Un album grand public en somme (ce qui n'est pas une tare en soi, mais tout de suite ça me parle moins). Le rap prend le relais de la chanson française.

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Du death crasseux bien exécuté. Pas les premiers, pas les derniers.

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Hyper bien produit comme toujours avec Anderson Paak, c'est sur les compos que cet album pêche. Ça plus le côté bourratif d'un album trop long qui était déjà là sur le précédent et le constat est à la déception.

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Sympathique monde rose bonbon qui suit sans trop se poser de question le mouvement djent instrumental atmosphérique. Peu de moments forts. Mention spéciale au dernier morceau qui, sans trop y parvenir, tente tout de même quelque chose.

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Du brutal death sans grande originalité ni inspiration.

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Un album sans prétention, qui sait ce qu'il est et de ce fait qui a son charme, renforcé par la voix d'Angèle. Mais on est dans le stéréotype du hip hop easy listening à la 2018, autant dans les thèmes (principalement le jeu des apparences) que dans les prods, très pop moderne. Un album qui s'écoute facilement, mais qu'on oubliera dans l'instant.

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Si Humanz était un album étrange dans sa volonté bien trop affirmée de faire de la musique moderne, donnant un album inégal mais avec de l'idée, ici on se retrouve avec la même chose mais bien plus aseptisé. Aucune accroche, et les ambiances se vautrent. Le constat est là : il reste bien peu de chose à se mettre sous la dent.