SensCritique
Cover Les meilleurs films des années 1990

Les meilleurs films des années 1990 selon Marius Jouanny

Liste de

20 films

créee il y a plus de 9 ans · modifiée il y a 5 mois

The Big Lebowski
7.7
1.

The Big Lebowski (1998)

1 h 57 min. Sortie : 22 avril 1998 (France). Comédie, Policier

Film de Joel Coen et Ethan Coen

Marius Jouanny a mis 10/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Je ne me lasse pas et ne me lasserais certainement jamais de revoir "The Big Lebowski". Il en rebute certains pour son scénario incompréhensible, mais ces derniers n'ont tout simplement pas compris qu'il n'y avait rien à comprendre. Il m'a appris la moindre importance d'un récit lorsqu'il porte des personnages et des situations aussi marquants.

Il n'y a rien à comprendre de ce film. Le récit tiré par les cheveux n'est qu'un prétexte pour installer les personnages, hauts en couleurs, et les situations, cocasses. On se souvient tous des nombreuses scènes cultes du film, il est inutile d'en faire la liste ici. Il parodie "Le Grand Sommeil" de Howard Hawks, auquel je n'ai d'ailleurs pas compris grand-chose même en l'ayant vu au cinéma (et là, le film ne le fait pas exprès, d'être incompréhensible).

Au-delà de tout ça, le propos du film me touche particulièrement, au point que "The Big Lebowski" devienne pour moi une véritable philosophie. Il montre comment on peut être heureux, apaisé avec bien peu de chose. Le Dude n'est pas un grand penseur, mais il est loin d'être stupide. En fait, il est comme le Guépard, du film de Visconti : il appartient à un autre temps, et l'idéologie qui gouverne nos sociétés actuelles le dépasse. Voilà pourquoi il prend tout avec détachement, même lorsqu'on lui met la tête dans ses propres chiottes. Intimement, il a pris conscience qu'il était un spécimen trop rare pour faire autre chose que jouer au bowling avec ses amis, traîner dans les supermarchés en peignoirs pour acheter une bouteille de lait avec un chèque de 67 cents.

Au fond, bien peu d'objets matériels lui importent, il n'y a bien que son tapis de salon qui éprouve une valeur, uniquement sentimentale d'ailleurs, à ses yeux. Peut-être a-t-il trouvé là une manière de vivre sereinement, loin du stress infernal d'une vie active.

L'Armée des 12 singes
7.7
2.

L'Armée des 12 singes (1995)

Twelve Monkeys

2 h 09 min. Sortie : 28 février 1996 (France). Science-fiction

Film de Terry Gilliam

Marius Jouanny a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Fargo
7.7
3.

Fargo (1996)

1 h 38 min. Sortie : 4 septembre 1996 (France). Policier, Drame, Thriller

Film de Ethan Coen et Joel Coen

Marius Jouanny a mis 10/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Heat
7.8
4.

Heat (1995)

2 h 50 min. Sortie : 21 février 1996 (France). Policier, Drame, Thriller

Film de Michael Mann

Marius Jouanny a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Ici, ce n'est pas seulement le sommet absolu de Micheal Mann, qui signe ici un monument de narration visuelle, d'écriture millimétré ne tombant pas dans les poncifs comme certains autres de ses films, tout en distillant une humanité, une émotion dans chacun des nombreux personnages. C'est aussi la rencontre au sommet des deux plus grands acteurs de l'histoire d'Hollywood (ou du moins du nouvel Hollywood) De Niro et Pacino. Tout est réuni ici pour aboutir à un chef-d'oeuvre d'action : tension au cordeau, introspection profonde dans l'intimité des personnages, scènes d'anthologies... Inoubliable.

Seven
8.1
5.

Seven (1995)

Se7en

2 h 07 min. Sortie : 31 janvier 1996 (France). Policier, Thriller

Film de David Fincher

Marius Jouanny a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

L'Impasse
8.1
6.

L'Impasse (1993)

Carlito's Way

2 h 24 min. Sortie : 23 mars 1994 (France). Gangster, Drame

Film de Brian De Palma

Marius Jouanny a mis 9/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.

Annotation :

Voir critique.

Twin Peaks - Les 7 derniers jours de Laura Palmer
7.5
7.

Twin Peaks - Les 7 derniers jours de Laura Palmer (1992)

Twin Peaks: Fire Walk with Me

2 h 15 min. Sortie : 3 juin 1992. Fantastique, Épouvante-Horreur, Policier

Film de David Lynch

Marius Jouanny a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Relatant les prémices de la série, autrement dit les derniers jours de Laura Palmer avant qu’elle ne se fasse assassiner, cette déclinaison de l’univers de Twin Peaks en long-métrage synthétise toutes les qualités de sa version initiale sur petit écran, sans les défauts. C’est bien simple : Lynch est aux commandes de bout en bout, et accouche d’une œuvre métaphysique, terriblement émouvante et dont l’abstraction est rarement insensée, bien au contraire. Jusque-là, je reprochais aux films surréalistes de Lynch comme « Eraserhead » et « Blue Velvet » un éparpillement narratif et un rythme parfois grippé qui les empêchaient de déployer tout leur potentiel. Grâce à son passage à la télévision, Lynch a acquis une rigueur d’écriture qui donne un sens profond à ses délires visuels et qui lui permet surtout de garder une ligne d’horizon tangible.

Résultat : « Twin Peaks : Fire walk with me » fascine à chaque seconde, prend son temps d’installer les enjeux sans pour autant jamais décélérer un rythme et une narration proche de la perfection. Le film renvoie évidemment aux personnages et événements de la série, de telle manière qu’il ne faut surtout pas le voir en premier. Sorte de note d’intentions de la série, ces deux heures permettent au cinéaste de déambuler le plus loin possible dans ses expérimentations visuelles, sans jamais perdre le spectateur. La folie incestueuse de Leland, son alter-ego maléfique, les apparitions réjouissantes de l’agent Cooper et David Bowie en début de métrage, et puis surtout l’ambiguïté foudroyante de Laura Palmer, et son regard qui fait l’effet d’une abîme sans fond… Tant de scènes et de personnages marquent au fer rouge ! Lynch accomplit ici plus de tours de force en deux heures qu’en trente épisodes de quarante-cinq minutes, et accouche d’un aboutissement cinématographique admirable, qui laisse sans voix.

Jurassic Park
7.6
8.

Jurassic Park (1993)

2 h 07 min. Sortie : 20 octobre 1993 (France). Aventure, Science-fiction

Film de Steven Spielberg

Marius Jouanny a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Porco Rosso
7.7
9.

Porco Rosso (1992)

Kurenai no Buta

1 h 34 min. Sortie : 21 juin 1995 (France). Animation, Aventure, Fantastique

Long-métrage d'animation de Hayao Miyazaki

Marius Jouanny a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Matrix
7.8
10.

Matrix (1999)

The Matrix

2 h 16 min. Sortie : 23 juin 1999 (France). Action, Science-fiction, Arts martiaux

Film de Lilly Wachowski et Lana Wachowski

Marius Jouanny a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Pulp Fiction
8.3
11.

Pulp Fiction (1994)

2 h 34 min. Sortie : 26 octobre 1994 (France). Gangster, Comédie

Film de Quentin Tarantino

Marius Jouanny a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

La Liste de Schindler
8.1
12.

La Liste de Schindler (1993)

Schindler's List

3 h 15 min. Sortie : 2 mars 1994 (France). Biopic, Drame, Historique

Film de Steven Spielberg

Marius Jouanny a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Je découvre enfin le film de Spielberg sur la Shoah, dont j'attendais énormément. J'ai beau tenter de faire la part des choses entre mes attentes et ce que le film est réellement, j'arrive au constat suivant : il est quasiment parfait. 3h 15 de pur génie, un face à face inoubliable entre Liam Neeson et Ralph Fiennes, une volonté de coller au plus proche de l'effroyable vérité. Il n'est pas édulcoré comme "La Vie est Belle" et se veut beaucoup plus solennel que "Le Pianiste", tous deux d'excellents films soit dit en passant.

"La Liste de Schindler" pourrait paraître trop académique pour être érigé au rang de chef-d'oeuvre du cinéma : il n'en est rien, car Spielberg multiplie les effets de mise en scène éblouissants et audacieux. Il y a bien deux ou trois plans qu'on pourrait critiquer mais cela serait vain. Le film devrait par ailleurs être étudié en cours d'histoire de collège/lycée tellement son réalisme implacable et l'émotion qu'il transmet en fait un indispensable pour tout cinéphile, et même un indispensable pour tout être humain.

Le Silence des agneaux
8
13.

Le Silence des agneaux (1991)

The Silence of the Lambs

1 h 58 min. Sortie : 10 avril 1991 (France). Policier, Drame, Thriller

Film de Jonathan Demme

Marius Jouanny a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Ed Wood
7.4
14.

Ed Wood (1994)

2 h 07 min. Sortie : 21 juin 1995 (France). Biopic, Comédie, Drame

Film de Tim Burton

Marius Jouanny a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Ce « Ed Wood », je le gardais sous le coude depuis trop longtemps : à force de répéter à qui veut l’entendre que la mort artistique de Burton est actée depuis les années 2000, je n’en pouvais plus de désirer voir le métrage qui paraissait l’acmé de son cinéma en 1994. Mon intuition ne m’a pas trompée : il s’agit bel et bien à mon sens du meilleur film du cinéaste, celui notamment qui développe le mieux son thème le plus récurrent : celui de l’artiste outsider et méprisé. L’ironie tragique qui parcourt ce biopic me parcourt encore de frissons : à croire que Tim a besoin de contraintes pour sublimer sa fièvre créatrice, celle de ce film étant de représenter une histoire vraie. Il s’agit de l’histoire d’un metteur en scène de cinéma d’horreur/science-fiction, hétérosexuel travesti au passage, considéré deux ans après sa mort par la doxa charognard comme le pire réalisateur de l’histoire du cinéma.

Il faut voir avec quelle sens de l’esthétisme en noir et blanc, quel respect admiratif Burton narre la vie d’un homme qui, malgré les revers constants de la critique et du public, les difficultés monstres pour financer ses films (l’amenant jusqu’à faire appel à une paroisse comme producteur !) garda la tête haute pour exprimer ce qu’il a dans les tripes (son premier métrage filme un personnage travesti). Sortant de l’oubli une vieille star oubliée et morphinomane ayant interprété Dracula des décennies auparavant, et entouré d’une bande d’acteurs évoquant presque « Freaks » de Borwning, Ed Wood, que les mimiques de Johnny Depp (ici dans son meilleur rôle) met rudement bien en valeur est le plus émouvant dindon de la farce qu’on puisse imaginer. Multipliant les plans ridicules dans ses films (il gardait toujours la première prise, et usait d’effets spéciaux foireux comme une pieuvre en latex sans moteur pour l’animer) la vision d’Ed Wood est aussi bien grotesque que sublime, et Burton nous la fait partager notamment à travers un générique de début dantesque. Cela en ayant la pertinence pudique de nous laisser quitter Ed alors qu’il n’a pas encore sombré dans la désillusion et l’alcool, qui l’emporteront à 54 ans. L’homme aura au moins eu la chance d’être accompagné jusqu’au bout par une femme qui l’aima pour ce qu’il était, sans peur pour son travestissement : une histoire d’amour qui débute dans le film par la plus belle des déclarations :
https://www.youtube.com/watch?v=vfhaNwDIDBs

Impitoyable
7.8
15.

Impitoyable (1992)

Unforgiven

2 h 11 min. Sortie : 12 septembre 1992 (France). Western

Film de Clint Eastwood

Marius Jouanny a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Magnolia
7.6
16.

Magnolia (1999)

3 h 04 min. Sortie : 1 mars 2000 (France). Drame

Film de Paul Thomas Anderson

Marius Jouanny a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Peu de temps avant l'ascension d'une nouvelle narration issue des séries et notamment celles de la chaîne HBO dans les années 2000, Paul Thomas Anderson semble proposer avec "Magnolia" un avant-goût de cette narration qui a pris tant de place aujourd'hui dans l'industrie hollywoodienne. Film choral parfaitement maîtrisé qui balance des moments d'intensité tellement forts qu'on croirait véritablement regarder plusieurs films en un seul, il mêle avec génie le grotesque et le sublime, le dramatique et le comique le plus débridé, dans un spectacle d'une ambition rare. Chaque personnage est un monument d'écriture, aucun n'est délaissé au profit des autres, et le film se paye même le luxe de rester optimiste jusque dans sa plus grande noirceur. Il distille surtout quelques moments de folie pure, qui démontre le pouvoir évocateur du cinéma quand il se permet de refuser de choisir entre réalisme et onirisme.

Barton Fink
7.5
17.

Barton Fink (1991)

1 h 56 min. Sortie : 25 septembre 1991 (France). Drame

Film de Joel Coen et Ethan Coen

Marius Jouanny a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

La Ligne rouge
7.7
18.

La Ligne rouge (1998)

The Thin Red Line

2 h 50 min. Sortie : 24 février 1999 (France). Guerre, Drame

Film de Terrence Malick

Marius Jouanny a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Les Affranchis
8.2
19.

Les Affranchis (1990)

Goodfellas

2 h 26 min. Sortie : 12 septembre 1990. Gangster, Biopic

Film de Martin Scorsese

Marius Jouanny a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Rétrospectivement, il est facile de comprendre pourquoi « Le Loup de Wall Street » fut aussi bien reçu à sa sortie, tant il reprend à l'identique la forme et la démarche narrative des « Affranchis », plus de 20 ans après. Mais si je devais en faire pencher l'un dans la balance, je dirais que Scorsese a infiniment plus d'affection pour les mafieux des quartiers populaires que pour les traders de Manhattan (on peut le comprendre) et cela rend « Les Affranchis » beaucoup plus habité. Le film est à l'image de son plan-séquence qui présente les membres de la pègre : une photo de famille en mouvement, où tout le monde est présent invariablement : en vacances, au mariage ou bien pour enterrer les cadavres, ces affranchis de la loi ont une volonté collective apparemment inoxydable.

Là est toute la finesse du cinéaste, le jeu des apparences : pour traduire la vie dissolu et irréelle de ces mafieux dont le personnage principal aligne les rails de coke notamment durant une journée mouvementée (et pourtant comme les autres) décomposée heure par heure par la narration, Scorsese utilise une mise en scène d'apparat, qui multiplie les effets de manche et la bande-son rock sublime (les Stones, George Harrison, la jouissance absolue) traduisant justement par là la déréalisation d'un tel mode de vie. Alors évidemment, on peut le taxer de formalisme, mais je persiste à dire que tout cela n'est pas gratuit, et même la voix-off incessante parvient à garder un équilibre dans l'artificialité du rythme. Les basculements individuels qui amènent à une érosion des différentes cellules familiales (du couple aux amitiés) sont même là pour apporter une consistance dramatique au récit, qui ne perd toutefois jamais son mordant ironique. Un sommet du cinéma de Scorsese, dont je préfère néanmoins la radicalité de « Taxi Driver ».

Les Évadés
8.1
20.

Les Évadés (1994)

The Shawshank Redemption

2 h 22 min. Sortie : 1 mars 1995 (France). Drame

Film de Frank Darabont

Marius Jouanny a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

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