Les meilleurs films des années 2010 selon Toto662

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Y-avait-il d’autres possibilités ? Holy Motors est un film déchirant d’un lyrisme extraordinaire, d’une fraîcheur créative inespérée, qui chante le désir de vivre, l’effroi du néant et le pouvoir immortalisant de l’art. Sans conteste le plus beau film de la décennie, et un des plus beaux films français depuis des lustres.

https://www.senscritique.com/film/Holy_Motors/critique/18804307

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Moins d'un an avant, Coppola sortait ce sublime poème cinématographique d’une rare mélancolie. Comment expliquer qu’un cinéaste de 71 ans puisse exprimer la souffrance et l’angoisse dans un film d’une telle jeunesse dans sa désinvolture formelle ? Un des plus beaux mystères de la décennie.

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De l’autre côté de la sphère cinématographique, si Miller préfère la simplicité d’une course-poursuite à l’enchevêtrement narratif, ce n’est que pour repousser les possibilités du cinéma d’action dans une fournaise opératique mêlant l’imaginaire médiéval au steampunk. C’était un réel bonheur de voir un film Hollywoodien dans lequel la grammaire cinématographique s’épanouissait dans toute sa finesse et sa pureté.

https://www.senscritique.com/film/Mad_Max_Fury_Road/critique/56827927

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Probablement le film qui m’a le plus touché cette décennie. D'une inventivité folle empruntant autant à la géniale Aventure Intérieure de Joe Dante qu'à l'Osmosis Jones des frères Farelly, le nouveau Pixar éblouit parce qu'en tentant de mettre en allégories les événements intérieurs d'une dépression, il place le spectateur au centre même du réseau complexe d'émotions qui la caractérise. Si Vice-versa est d'une justesse aussi déchirante, c'est que jamais dans un film nous ne fûmes aussi proche de l'affect.
Rarement on aura été aussi heureux de s’abandonner à la tristesse.

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Les années 2010 se sont démarquées par quelques très beaux Western, le plus éclatant restant ce Django Unchained. Une redéfinition totale du genre, par la reconstruction progressive d'un nouveau personnage type (incarné par Django, qui doit s'affranchir de deux choses pour se refabriquer : l'aliénation que l'H(h)istoire lui impose, et le poids du western crépusculaire incarné par son nom), mais aussi par le décalage géographique qui réinvestit un autre enjeu historique pour le genre.

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Peu de films ont abordé avec la radicalité Toy Story 3 l’importance de l’affect et de la fiction pour faire face à la finitude de la vie. Si la scène des adieux entre Andy et ses jouets est si déchirante, c’est qu’elle fait écho à une autre scène marquante de ce film pourtant si désinvolte dans sa narration : celle de l’incinérateur qui mettait nos indéboulonnables jouets de fiction face à un possible anéantissement. Cette prise de conscience est aussi celle d’Andy, qui voit aussi bien en ses jouets leur permanence que sa propre perméabilité au temps qui passe…

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Bong-Joon Ho est à son meilleur ici en nous livrant un film de genre d’une efficacité redoutable sur fond de lutte des classes. Symboliquement riche et en même temps limpide dans son propos social, le cinéaste fabrique un panel de caricatures sociales particulièrement drôles en découpant rigoureusement l’espace investi (une villa richissime), parallèlement à l’installation patiente de son intrigue, laquelle débouche sur un finale cathartique faisant se correspondre les enjeux ludiques de la comédie d’horreur à son ambition sociale.

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Sorte de négatif de Singin’ in the Rain, La La Land débute par un extraordinaire numéro dans lequel la danse et la musique sont autant de manières fédératrices de répondre à la banalité d’un embouteillage. Cet enthousiasme musical, à partir de là, n’aura de cesse d’être ramené à un motif cher au cinéaste : le coût de l’effort et de la passion. Lorsque les deux amants – pour rester ensemble – renoncent dans un premier temps à leurs rêves, un gouffre narratif au milieu du film fait peu à peu disparaître les chants et les danses. Les personnages finissent par se séparer, et un superbe numéro musical laissant entrevoir avec dynamisme ce qu’aurait été leur vie s’ils ne s’étaient pas quittés donne le goût amer et douloureux d’une fantaisie qui ne suffit pas à panser les blessures du renoncement.

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Abrams aura indéniablement beaucoup apporté à Hollywood lors de ces 10 dernières années. De ses deux Star Trek à ses tentatives désespérées de sauver Star Wars*, il n’aura eu de cesse de s’infiltrer dans le système Hollywoodien pour construire un cinéma personnel sans pour autant laisser de côté les exigences ludiques des fictions qu’il a réinvesties. Film un peu à part dans son parcours, Super 8 semble – malgré son carcan nostalgique – plus libre de ces contraintes thésaurisantes. C’est de fait le plus beau film de son auteur, qui approche le deuil avec un lyrique réseau d’allégories et d’affects, qui convergent autour d’un seul et même motif d’une poignante simplicité : la tendresse des yeux d’une mère.

*critique de SW7 https://www.senscritique.com/film/Star_Wars_Le_Reveil_de_la_Force/critique/50299269

*critique de SW9 https://www.senscritique.com/film/Star_Wars_L_Ascension_de_Skywalker/critique/210887555)

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On a découvert Dupieux lors des années 2000 (dans l’ordre : Nonfilm, Steak, Rubber), mais c’est lors de cette décennie que son cinéma s’est réellement épanoui, et qu’on en a saisi l’importance aujourd’hui. Si autant d’acteurs comiques (Dujardin, Poolevorde, Ludig, Judor, Chabat, Plotnick, Wareheim, et j’en oublie sûrement!) ont trouvé une zone d’expression idéale en ses univers oniriques, c’est que le rire chez Dupieux est toujours accompagné d’une sérieuse anxiété face à l’étrangeté du monde dépeint. Entre la peur du quotidien et celle de l’inattendu, entre la peur de l’autre et celle d’être seul, entre bêtise et génie, saleté et pureté, les 5 rendez-vous que Dupieux nous a proposé cette année ont été parmi les plus exaltants. Il fallait en choisir un, ce sera Réalité, son plus complexe, mais chacun de ses films nous aura fait dire la même chose : vivement le prochain !

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Bonus : Les Ascensions de Werner Herzog

Partout. Herzog aura été partout lors de la décennie. Bad Lieutenant, un de ses meilleurs films et plus grand rôle de Nicolas Cage, aura clôturé les années 2000.
Suite à cela, on aura retrouvé Herzog, ses obsessions et sa diction légendaire en tant que doubleur guest-star dans Les Simpsons et Rick et Morty, cinéaste aux commandes de films ambitieux (pour le meilleur comme le pire), documentariste ultra-productif (extraordinaire Into The Abyss) et même acteur dans une série Star Wars (dont il n’en a d’ailleurs – de son aveu – jamais vu aucun !). Parallèlement à cette hyperactivité, Herzog aura aussi ressorti deux de ses documentaires, qui pris indépendamment sont deux très beaux films, mais mis en perspective forment une entrée passionnante dans une vision qui cimente son œuvre : un monde chaotique profondément indifférent aux élucubrations de l’homme, lequel est évidemment impuissant vis à vis de ce qui l’entoure.

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Bonus : Les Ascensions de Werner Herzog

Partout. Herzog aura été partout lors de la décennie. Bad Lieutenant, un de ses meilleurs films et plus grand rôle de Nicolas Cage, aura clôturé les années 2000.
Suite à cela, on aura retrouvé Herzog, ses obsessions et sa diction légendaire en tant que doubleur guest-star dans Les Simpsons et Rick et Morty, cinéaste aux commandes de films ambitieux (pour le meilleur comme le pire), documentariste ultra-productif (extraordinaire Into The Abyss) et même acteur dans une série Star Wars (dont il n’en a d’ailleurs – de son aveu – jamais vu aucun !). Parallèlement à cette hyperactivité, Herzog aura aussi ressorti deux de ses documentaires, qui pris indépendamment sont deux très beaux films, mais mis en perspective forment une entrée passionnante dans une vision qui cimente son œuvre : un monde chaotique profondément indifférent aux élucubrations de l’homme, lequel est évidemment impuissant vis à vis de ce qui l’entoure.