Faire un biopic, ce n'est pas simple. Que raconter ? Quel angle choisir ? Parfois, les réalisateurs ne tranchent pas et on obtient un film brouillon faute d'une direction précise. Ce n'est pas le cas ici mais ce n'est pas forcément mieux.
Un choix tranché est opéré ici dans le récit : se concentrer sur la relation d'Amy Winehouse avec Blake Fielder-Civil ainsi qu'en toile de fond, sa relation avec son père, sa grand-mère et son désir d'être mère.
Après tout pourquoi pas, une approche intimiste, c'était justifiable étant donné tout le pathétique et le tragique de son destin. Et c'est parfois réussi comme lors de la rencontre avec Blake ou au cours des quelques scènes avec la grand-mère. Le problème, c'est qu'outre la très grande liberté prise manifestement avec le réel, cela sonne le plus souvent plutôt faux ou en tout cas très lisse et sans véritables émotions.
Et puis, c'est tout de même dommage de traiter d'une manière aussi lointaine, le phénomène artistique qu'était Amy Winehouse, son ascension fulgurante n'étant qu'à peine esquissée.
On se retrouve donc finalement avec un film souhaitant se concentrer sur Amy plus que sur la star de la chanson, mais qui échoue sur cette ligne à procurer de véritables émotions et à apporter un traitement juste de la question des addictions.
Reste la performance des acteurs, la grandeur de l'album Back to Black et quelques bonnes séquences réellement touchantes.