C'est comme un tremblement de terre

J'ai rarement l'occasion de voir un film iranien au cinéma alors je me suis jeté sur Chroniques de Téhéran, réalisé à quatre mains et sélectionné à Cannes pour Un certain regard en 2023.

Avant d'en venir aux 9 segments qui sont au cœur du film, j'avais envie de parler des deux séquences qui englobent ces tranches de vie, à savoir un timelapse en ouverture et un plan assez impressionnant pour terminer le long-métrage, avec une musique de générique de fin qui réveille. Je n'ai pas trouvé ça particulièrement réussi même si la musique m'a beaucoup plu, car ça détonne pas mal des séquences du film qui s'ancrent davantage dans le quotidien et sont proches des personnages.

En revanche, les neuf petites histoires ont de l'intérêt en dénonçant le régime en place en Iran de façon différente à chaque fois. Même si certaines scènes se rejoignent (les entretiens d'embauche et la scène du permis par exemple), à chaque fois on a un nouvel angle qui nous montre que dès que quelqu'un a un pouvoir décisionnaire dans ce pays, ça peut vite partir en sucette et faire souffrir des gens. Le court-métrage sur la fillette est un peu déconnecté du reste car il ne concerne aucune instance administrative et je l'ai trouvé un peu "facile" contrairement aux autres. D'un point de vue cinématographique c'est celui qui m'a paru le moins intéressant dans sa façon de dénoncer les choses.

Les autres histoires, elles, montrent de simples gens faire face à une injustice et on passe de l'incompréhension à la colère ou alors à quelque chose qui s'approche de la soumission. C'est très bien joué et l'idée de mettre dans le champ uniquement la "victime" est très bien vu. C'était important de montrer que cette obsession religieuse touche toutes les strates de la société, des artistes aux travailleurs en passant par les enfants et les jeunes parents, et que certains ont une véritable perversité entre eux qui leur permet, grâce à leur titre, d'abuser de la vulnérabilité de personnes lambda.

Ce n'est pas un grand film mais ce procédé cinématographique assez simple reste efficace et tape globalement juste.