Le meilleur pitch du film est fait par Joe (Clint Eastwood) au début du film: "Les Baxter d'un côté, Les Rodos de l'autre et moi au milieu" ! Et c'est aussi le remake de "Yojimbo" de Kurosawa.
Ce film fut une révolution à sa sortie bien que les critiques furent désastreuses: le film a commencé à être réhabilité après le succès de "Le bon, la brute et le truand".
Un réalisateur quasi inconnu (Leone avait malgré tout réalisé "Le colosse de Rhodes"), compositeur inconnu et des acteurs tous inconnus à l'exception de Clint Eastwood qui était une petite vedette aux U.S.A grâce à la série "Rawhide". Leur carrière va faire un grand pas en avant !
Pendant les 8 premières minutes, Clint Eastwood ne prononce pas un mot et pourtant on le suit tant il a une incroyable présence à l'écran. D'ailleurs dans le scénario original il avait beaucoup plus de dialogues mais Clint les a rayés avec l'accord de Leone. Clint Eastwood bâtit déjà sa légende dans ce film: un héros ambigu et taciturne, et il se fait tabasser comme souvent ! Son personnage peut paraitre manipulateur et froid mais on va se rendre compte qu'il est plus complexe que cela grâce à une scène où il va dévoiler derrière des mots secs une humanité (SPOILER: la scène où il fait évader Marisol et va lui dire de dégager avec son fils et son mari. Et le plus fort est qu'on ne saura jamais pourquoi il a fait cela le rendant encore plus mystérieux.).
Si les Baxter ne sont pas spécialement sympathiques, les Rodos sont encore pire. Ils sont commandés par Ramon qui est amoureux de Marisol et qui est surtout dangereux et très bon tireur. Il est joué avec conviction par Gian Maria Volonte qui semble se délecter à jouer ce personnage ignoble (il ira encore plus loin dans "Et pour quelques dollars de plus"). Volonte deviendra un acteur très populaire en Italie en jouant dans plusieurs films politisés.
La musique est signée Ennio Morricone et porte déjà sa marque de fabrique. Une superbe partition qui n'est pas étrangère à la réussite du film.
Et bien sur la mise en scène de Sergio Leone. Il filme d'une manière différente des réalisateurs américains tel que John Ford ou Howard Hawks ses personnages. Et contrairement à ses confrères américains il invente totalement son histoire avec des personnages qui sont même prêts à tirer dans le dos ce qui ne se faisait pas dans le western !
Le film contient de nombreuses scènes de bravoure tel celle du cimetière.
Grâce à ce film Leone, Morricone , Volonte et Eastwood devinrent des stars chacun dans leur domaine. Et le film est devenu une référence. Ce fut le premier western que je vis à l'adolescence: à cette époque je n'appréciais pas ce genre mais je l'avais regardé pour Clint dont j'étais déjà fan. Et je devins un amateur de western grâce à Sergio et Clint !

Créée

le 5 mars 2018

Critique lue 647 fois

13 j'aime

10 commentaires

cinemusic

Écrit par

Critique lue 647 fois

13
10

D'autres avis sur Pour une poignée de dollars

Pour une poignée de dollars
DjeeVanCleef
8

Le Bon.

C'est en 1946 que le jeune Leone entre dans l'industrie cinématographique. Par la petite porte mais dans un grand film. Il devient assistant bénévole sur « Le voleur de bicyclette » de Vittorio De...

le 23 juil. 2014

85 j'aime

14

Pour une poignée de dollars
Sergent_Pepper
8

There’s a new man in town, and a new eye in frown.

Revoir Pour une poignée de dollars après des années de décantation de l’esthétique Leone a quelque chose de troublant : dès les origines, tout est là. Le western est ici à son tournant, récupéré par...

le 5 déc. 2014

82 j'aime

7

Du même critique

Blade Runner 2049
cinemusic
9

Comment réussir l'impossible....!

Tout le monde le sait:"Blade Runner" de Ridley Scott est considéré comme l'un des plus grands films de SF de l'histoire du cinéma avec cette fin qui fait tant parler! Cela faisait des années que l'on...

le 5 oct. 2017

47 j'aime

7

Zootopie
cinemusic
10

Un grand Disney!

Excellente surprise que "Zootopie"! Construit comme une comédie policière type "48 heures" avec l'alliance entre un flic et un voleur,ce film file à toute allure avec des vannes et des gags jouant...

le 23 févr. 2016

43 j'aime

4

Once Upon a Time... in Hollywood
cinemusic
10

Il était une fois Tarantino...!

Ricky Dalton (Leonardo Di Caprio) est un acteur de série qui a une proposition pour tourner un western spaghetti. Pour lui c'est le signe qu'il devient has been. Il se confie auprès de Cliff Booth...

le 14 août 2019

40 j'aime

23