The Fall Guy
6.3
The Fall Guy

Film de David Leitch (2024)

Les cascadeurs ont toujours eu de ma part un énorme capital sympathie : j’admire ces casse-cous qui ont fait des acrobaties leur métier. Bien sûr il y a les acteurs connus pour réaliser leurs propres cascades, à l’image de Belmondo, Jackie Chan ou Tom Cruise. Mais bien souvent, ce corps de métier est invisible pour le grand public. Il y a bien eu l’effet d’annonce, au début de cette année, selon lequel les Oscars réfléchissaient à la création d’un prix pour les cascades (qui serait au mieux mis en service pour la cérémonie 2026), mais contrairement à l’annonce des l'Académie portant sur les directeurs de castings – les deux prix ont été évoqués en même temps – celui des cascades n’a pas encore été confirmé par la grande messe du cinéma américain.

Depuis quelques temps, on voit de grands noms du monde des cascades se tourner, pour notre plus grand bonheur, vers la réalisation.

C’est le cas par exemple de Chad Stahelski, connu pour les cascades de Alien la résurrection, de la trilogie Matrix (ah bon, il y a eu un 4 ?), de Hunger Games et du 007 Le monde ne suffit pas notamment, et qui s’est lancé dans la réalisation avec les quatre volets de John Wick. C’est aussi le cas ici de David Leitch, qui après avoir participé aux cascades sur plus de 80 films (c’est notamment la doublure officielle de Brad Pitt, que l’on retrouve dans des films comme Spy Game, Ocean’s Eleven, Troie, Mr & Mrs Smith) réalise avec The Fall Guy son 7e long métrage derrière la caméra.

David Leitch est connu pour John Wick 1 (qu’il a co-réalisé avec Chad), Atomic blonde, Deadpool 2, le spin-off de Fast & Furious Hobbs & Shaw, et dernièrement le très réussi Bullet Train. Que des films un peu décérébrés, mais bourrés d’action et visuellement assez bluffant.

The Fall Guy est sans doute son film que je préfère. Le long métrage raconte l’épopée de Colt Seavers, un cascadeur à la retraite (à la suite d’une mauvaise chute) qui est appelé à renfiler les bottes et voler à la rescousse du tournage d’un space opera nommé Metalstorm – un film qui, au passage, a vraiment existé et est sorti au début des années 80. Rapidement, Colt est chargé de retrouver Tom Ryder, l’acteur principal qui semble avoir mystérieusement disparu des radars, mettant par là même en péril le tournage… Un point de départ peut-être un peu convenu, mais qui laisse la part belle aux rebondissements et aux scènes d’action sur-vitaminées.

Ryan Gosling, qui a (enfin) raccroché le costume de Ken dans Barbie et joue ici le personnage de Colt, est tout simplement excellent. On sent que l’acteur canadien n’a plus rien à prouver et choisi des rôles pour se faire plaisir, des rôles qui le font marrer. Ryan Gosling a d’ailleurs réalisé lui-même l’une des cascades du début du film, où Colt fait une chute de nombreux étages dans un hôtel (chute qui lui vaut son accident). Ses autres cascades dans le film ont été réalisés par 4 cascadeurs professionnels.

Gosling partage l’écran avec la savoureuse Emily Blunt, qui joue Jody Moreno, jeune réalisatrice qui se bat pour sauver Metalstorm d’une production pour le moins chaotique. Pour ajouter un petit peu de piment, Jody est évidemment le crush de toujours de notre héros casse-cou. Le casting est complété par Aaron Taylor-Johnson (qui jouait déjà dans Bullet Train) dans le rôle de l’acteur principal pédant ; et par Hannah Waddingham (qui sera notamment à l’affiche du prochain Mission Impossible 8) et qui interprète la productrice pendue non-stop à son téléphone. Tout le cast est excellent.

Comme on pouvait s’y attendre d’un long métrage de cascadeur, les scènes d’action sont le vrai point fort du film. Un exemple qui en dit long : lors d’une scène en Australie, une voiture fait une embardée et se désagrège presque entièrement sous l’effet des tonneaux. Un accident saisissant. Le cascadeur dans la voiture réalise 8 tonneaux et demi. Il s’agit du record du monde en la matière, inscrit au Guinness des records. Le tournage de la séquence apparaît d’ailleurs dans un petit making of durant le générique de fin, où l’on voit David Leitch et son équipe exulter devant le record. Impressionnant.

The Fall Guy est une vraie petite pépite, un condensé d'action qui donne la pêche, un pop corn movie de qualité qui apporte une bonne dose de comédie et d’humour. Du fun à l’état pur : en ce début de Printemps, que demander de plus !

D-Styx
8
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Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste 2024 : année cinématographique bluffante

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le 15 mai 2024

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D. Styx

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