Les années passent et le temps des joueurs n'est plus aussi extensible que par le passé; telle est la réflexion que je me faisais en parcourant les contrées de FFVII Rebirth après la quarantième tour débloquée pour que des icônes chronographes viennent pulluler sur ma carte numérique. En cette année 2024 où les Yakuza 8, Persona 3, Dragon's Dogma 2, Rise Of The Ronin et autres Unicorn Overlord semblent avoir tous décidés que la fourchette de 50 à 100 heures de jeu était la durée de vie indispensable pour impressionner la galerie (quitte à prolonger, le plus souvent, l'expérience jusqu'à saturation pour atteindre ce palier sacralisé dans les + d'Internet) et que tant qu'à faire, ils allaient sortir tous en même temps histoire d'inonder le joueur de leur contenu, je me disais que non, décidément il fallait faire une pause quitte à interrompre les péripéties de Cloud et ses compères entre deux cinématiques à la mise en scène douteuse (mais cela sera peut être une autre histoire).


"Pourquoi il nous raconte sa vie, ce con?" vous demanderez peut être vous en préambule de cette critique; hé bien c'est parce que c'est exactement la proposition de ce Mumrik dans le vaste monde du jeu vidéo: une respiration où il n'est ni question de violence, ni question de vampiriser l'attention du joueur pendant des plombes; juste une courte aventure bucolique qui incite à la contemplation à l'image de son paisible protagoniste qui ,comme Lucky Luke en son temps, a troqué depuis sa pipe pour une herbe à mâchouiller (le tabac c'est mal, m'voyez).


Une poignée d'heures pour en venir à bout; une aventure que vous pouvez aisément diviser en trois parties différentes et voilà, l'affaire est pliée : la balade est accomplie, le sourire retrouvé et pas besoin d'imposer vingt heures d'exploration supplémentaires pour légitimer ces vingt euros. Le jeu n'est pas vraiment marquant en soit mais nom de dieu, que ça fait du bien de parcourir une aventure qui va directement à l'essentiel sans tergiverser à outrance pour flouer le joueur sur la qualité de son contenu; en ce sens, je pense que ce Mumrik peut représenter une porte d'entrée parfaite pour le jeu vidéo si vous souhaitez faire découvrir le médium interactif aux enfants de votre entourage: c'est une proposition épurée et facile d'accès sans pour autant être austère ou abrutissante; un jeu de plate formes / réflexion plaisant à découvrir où l'infiltration est plus perfectible mais pas dénuée de bonnes idées pour autant et où je dois même avouer avoir été étonné de la qualité du Level Design entre ses raccourcis à débloquer et sa composante MetroidVania (très) light. Seule une séquence de course poursuite un peu angoissante pourra peut être rebuter les touts petits mais hormis ce passage contraignant où vous prendrez peut être la manette en main, Mumrik offre un espace de jeu apaisant et réconfortant pour se familiariser avec la logique de déplacement dans un jeu vidéo.


Après bien évidemment, je ne vais pas vous mentir, il y a aussi de l'affect qui parle dans le cas présent : les Moomins, ça me renvoie à ma petite enfance avec l'un des tout premiers dessins animés que je regardais sur les Minikeums à l'époque, un souvenir très lointain mais dont je me rappelle encore avec une clarté étonnante jusque dans les voix françaises (Luq Hamet notamment ou le regretté Jacques Ciron). Il y avait donc une vraie joie nostalgique à reconnaître ses personnages dont je ne me souvenais que de la traduction française de Jolie Mie (Petite Mue?) aussi pestouille que dans mes souvenirs à Snif aussi trouillard que je m'en rappelais; à ce titre, les Moomins eux même n'ont ici qu'un rôle assez secondaire pour mettre en évidence les autres personnages issus des contes originaux; une galerie de protagonistes qui m'a tout de même fait prendre conscience de la richesse du folklore instaurée par l'autrice finlandaise (dont je n'écorcherais pas le nom ici) et dont les nombreux livres ont d'ailleurs bénéficié d'une parution assez tardive dans nos contrées; le boulot est donc accompli pour cette adaptation qui m'a d'ailleurs assez étonné sur la virulence de son discours écologique : mes souvenirs du dessin animé sont assez confus à ce niveau là mais ce jeu vidéo ne tergiverse pas non plus à son propos : le progrès c'est de la merde et on arrache les panneaux en démolissant les parcs nationaux pour laisser la nature recouvrer ses droits; tiens, Ubisoft fait quand même des émules on dirait, même si contrairement à Avatar, ça ne dure pas trente heures en trop donc au moins, on ne s'emmerde pas. :p


"Le gardien du parc va déguster!" dit même Snufkin à un moment; attention, on dirait pas mais c'est un violent en fait. :p Blague à part, il faut sans doute y voir un respect plus prononcé envers l’œuvre originale là où le caractère des personnages semble avoir été assagi dans les adaptations animées.


Et pour le reste...Bah, j'ai plus rien à dire en fait. :p A l'image de ce jeu, cette critique ne durera donc pas plus longtemps que nécessaire pour ne pas vous accaparer inutilement. ;)


En tout cas, c'est mignon comme tout.

Leon9000

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