Pas loin de 20ans que le General Patton Daddy Fat Sax s'est posé dans la coin de la planète Terre pour nous servir sa chimie psychédélique et funky, et même si son compère s'est perdu pour de bon dans un trou noir, la trajectoire du vaisseau mère reste inchangée, droit vers là où on les autres ne sont pas.
La Dungeon Family tire globalement la gueule, la tentative solo de Sleepy Brown a floppé sévère (malgré une qualité indéniable), Cee-Lo a eu un beau run mais est en ce moment à coté de ses pompes, Goodie Mob suivra logiquement sa superstar dans le trou, et 3 Stacks... ben André.. il est.. ailleurs. Quelque part. Fébrile et impuissant sous le poids d'une couronne trop lourde pour lui. Le groupe Outkast lui même n'a rien sorti depuis 10ans, autant dire un siècle par les temps qui courent. (Oui je suis au courant que 2 disques avec marqué "Outkast" dessus sont sortis depuis Stankonia, mais on me l'a fait pas, soyez sérieux 2 minutes.)
Big Boi est donc de retour avec son 3ème album. Ou 2ème album..enfin.. 2ème 2ème album quoi? Après un Speakerboxxx étouffé par un Love Below encensé, et un Sir Lucious Left Foot de très bonne facture, gros banger avec tendance rnb assez poussé mais pas dans le sens le plus péjoratif. A ce moment là, on était déjà très loin de la vibe outkastienne d'antan, même si on retrouvait toujours par pointes ici et là des ingrédients bien connus, et ce n'était pas un mal de s'affranchir du groupe pour briller en solo, en plus l'originalité était de mise.
Et là c'est pareil.
Sauf que c'est pas pareil.
Fini le rnb, plus de Jamie Foxxx. Maintenant c'est indie-pop, et globalement le changement est bien plus drastique qu'il ne l'avait été avant, logiquement son public s'y perd. L'effet Stankonia à nouveau, dans une moindre mesure, où le changement de cap après l'exceptionnel Aquemini a été difficile avec le suivant, largement influencé par les tendances d'Erikah Badu de l'époque a été dur à ingérer pour beaucoup, dont moi, même si les singles étaient d'un efficacité dingue.
Il est donc temps de s'adapter ou de passer son chemin.
Mais ce nouvel album est d'une classe folle. Une ligne de conduite impeccable, Big Boi fait fondre son univers bien connu dans la pop subtile de Little Dragon et Phantogram, la spaghetti junction en somme, le flow un brin moins spectaculaire et tortueux que d'accoutumé, quoique..
Et puis merde le mec est sur scène toute l'année, à écumer les festivals, est plus près des 40 piges que des 20, il faut bien prendre l'elevator à un moment, avec me & you. Donc oui, ici plus d'xplosion, mais une tendance à vouloir posé une atmosphère plus qu'un décrochage de nuque, c'est un choix, pas le plus évident au départ, mais c'est réussi. Quasi sûr qu'en plus ça plaira à votre jazzy belle.

Si vous préférez attendre le retour de 3K, hold on, be strong.
Think it is when it ain't all peaches and cream, that's why some are found floating face down in the main stream.


Désolé pour le symbolisme pour les non-initiés. C'est pas grave.
Woopo
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le 10 déc. 2012

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Woopo

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