Yellow & Green
6.7
Yellow & Green

Album de Baroness (2012)

Ah que cet album divise. Ah qu'il est pas facile cet enfoiré. Baroness mou du genou? Baroness fait dans le macramé et la dentelle? Dans la dentelle, vous êtes sûrs ?

Le premier contact est pas des plus rassurants. Oui, ici et là, un refrain un poil kitschos, un lick facile, des paroles plan plans des passages un peu revus.
. Baizley ne rugit (presque plus). La seconde galette confirme comme un coup dans la poire ce mauvais présage. Encore moins saturé, des tempos plus posés.
Mince. Baroness devient vieux et commercial? Baroness fait son Metallica, à peine à trentes piges? Et sur un double album? Baroness devient les Red Hot, des chatons châtrés?

Nenni! Que dalle! Pouic ! La Baronne a encore toutes ses griffes. Elle sait juste les sortir au bon moment.
Car quelques écoutes attentives balaient alors les doutes : si Baroness fait dans la dentelle, elle est filée de cordes d'acier, lourdes de menace (ouuuh, méchante, méchante basse sur la plupard des morceaux). Batterie au millimètre, qui tape bien dur quand il faut, tribale et par moments soyeuse, mélodies ciselées, intelligentes, groove presque tribal. Car si le groupe quitte les rivages sludge/stoner, ils gardent cette sensibilité toute southern rock qui leur va si bien. Les compos sont franchement une réussite, bourrées de plans qui tuent (allez hop, le très chouette Back to where I belong), progressifs et accrocheurs, d'interludes bien vues dans la lignée du Cockroach en Fleur du Red album.
Oui, c'est moins meuhtal, ouais, Baizley n'hurle plus vraiment, mais sa voix claire reste puissante, les grattes restent ravageuses, la basse sait rester lourde à souhait, et le batteur est plus versatile, plus à l'aise. Ajoutons à ça l'imparable sens mélodiqe du combo, et hop, sous des airs un peu sucrés, un poil plus pop (bouh, le vilain mot). La prod fabuleuse met réellement en avant les couches qui se superposent, et dévoilent à mesure des pistes toute leurs subtilités. A écouter au casque, de préférence.
Baroness se réinvente, injecte un peu plus d'âme dans sa musique, ce qui manquait un tantinet sur le pourtant très chouette Blue Record. Baroness reste Baroness, et ces gars-là passent à l'étape supérieure. Prise de risque, et expérimentations; Des fois, ça passe moins comme surTake my bones away, le single, qui manque d'un poil le coche, mais reste un
Baroness vieillit? Nan, ils deviennent mûrs La suite risque d'être franchement excitante (allez, tablons sur un album mélangeant cette recherche mélodique et juste un peu plus de brutalité).

Album de l'année? Non. Deception? Certainement pas. N'écoutons pas les critiques chafouins (tais-toi méchante) et les fans obtus, ceux qui vont laisser tomber parce que leur plat n'a pas le même goût que l'autre fois.Ceux-là sont les memes qui encensent Muse depuis des années (oui, c'est gratuit) : en gros, ils n'y panent rien.j'ai meme lu ici une comparaison avec Nickelback complètement infondée, juste pour être blessant. Damned! Une minute de silence pour ces pauvres hères perdus.
L'album recèle de perles, est bourré de trouvailles, est étonnamment fluide et aérien, et s'avère, une nouvelle fois, une vraie tuerie, malgré ses quelques défauts. Allez, osons, il est même meilleur sur la durée que le Blue Record.

Pour finir, les nouveaux morceaux passent vraiment le test du live. Leur prestation à Dour était vraiment classe.
Souhaitons leur un bon rétablissement après leur accident de bus.
Viva la Baronne !
eukaryot
8
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le 2 sept. 2012

Modifiée

le 2 sept. 2012

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