Vices, vertus & vanités

Contrairement à d'autres, je n'ai pas trouvé le dessin de From Hell immonde. C'est même un des seuls points réussis de cette BD : parvenir à restituer un univers glauque, mouvant, malsain. Même les scènes de sexe sont glauques, ce qui était le but recherché. Faire autant de petits traits sur 650 pages... C'est juste monumental.

Mais ces 650 pages ne suffisent pas à décrire l'intrigue, puisqu'il y a environ 80 pages de commentaires (texte seulement) d'Alan Moore. Je ne les ai pas lues. 80 pages de commentaires après 650 pages de BD, c'est qu'il y a un problème, voire plusieurs.

Le principal problème c'est Alan Moore, tellement fasciné par la folie qu'il nous en refile jusqu'à l'indigestion (cf. V pour Vendetta). Pas de mystère ici, ou si peu, le woodunit étant éventé dès le départ, et le McGuffin résidant plutôt sur le moyen de couvrir l'identité du meurtrier.

Que Jack l'éventreur soit un cinglé, pas grand monde n'en doute. Se complaire dans l'expression de la folie jusqu'à l'indigestion ne fait pas avancer l'histoire, au contraire (la promenade maçonnique dans Londres, au secours !) .

Quant au parallèle ultra douteux et saugrenu qui met en résonance les évènements de Londres et la naissance d'Hitler, il est aussi improbable qu'insupportable (sur le fond et sur la forme). Même si ce n'est qu'une anecdote qui fait 4 pages vers le début du livre, c'est vraiment la goutte de sang qui fait déborder le calice.