Les Laminoirs - Zorn & Dirna, tome 1 par belzaran

Que se passerait-il si la Mort ne pouvait plus faire son travail ? Sur cette idée simple est née la série « Zorn & Dirna ». Le Roi Hochwald 1er, terrorisé par l'idée de mourir, est parvenu à emprisonner la Mort dans une psyché de grande taille. Depuis, les hommes ne meurent plus mais pourrissent quand bien même. Le seul moyen de tuer un corps et de couper la tête. Mais dans ce cas-là, l'âme du trépassé vient se ficher dans votre corps. Afin de régler ce problème, l'administration a mis en place les laminoirs, lieux où viennent se faire couper la tête les personnes qui commencent à pourrir. Quant aux lamineurs, ils accueillent en eux des milliers d'âmes.
Jean-David Morvan exploite dès ce début d'histoire parfaitement son concept de base. On suit Seldnör, un chasseur de prime qui traque les zombies et autres pourrissants. Dans ce monde, tout l'art du combat est de ne pas trancher la tête. Par contre, les mutilations sont légions. Ainsi, « Zorn & Dirna » est violent et même gore. Les corps défoncés et démembrés y sont légion. La violence y est légion, aussi bien physiquement qui psychologiquement. Sans la Mort, le monde en devient que plus sombre.

Cet aspect noir est contrebalancé en partie par Zorn et Dirna, deux jumeaux qui ont la capacité de donner la Mort. Evidemment, ils sont un enjeu majeur dans ce monde où les gens préfèrent la disparition de leur âme plutôt que son errance éternelle. Trop jeunes, ils vont être confrontés à l'horreur du monde bien trop vite. Ils apportent un peu d'humour à l'ensemble, notamment par le personnage de Dirna, une vraie peste.

« Les laminoirs » fait donc guise d'introduction à cette saga. Tous les codes régissant ce monde y sont exposés avec beaucoup de finesse. On comprend très vite comment le tout fonctionne et à aucun moment on ne se sent noyé dans les explications. La scène d'introduction est d'ailleurs un modèle du genre.

Au niveau du dessin, on assiste à une sorte d'hybride franco-belge japonisant. Ce n'est pas désagréable et un soin tout particulier a été apporté à la représentation des zombies et autres démembrements. Le tout est très dynamique, ça virevolte, ça court en permanence. La série possède une vraie identité visuelle, ce qui de nos jours devient parfois un peu rare.

« Zorn & Dirna » est donc une série de fantasy qui démarre bien. Dotée d'une vraie identité visuelle (que l'on appréciera ou pas) et d'un univers original et bien exploité, elle démarre sur les chapeaux de roue avec ce premier tome. En espérant que les promesses faites avec « Les laminoirs » seront tenues par la suite.
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le 11 juil. 2012

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