Vivre la vie d'un autre.

Zidrou a encore frappé.
Après Lydie et Le beau voyage, il continue d'explorer les rapports parents / enfants avec originalité , émotion et beaucoup de tendresse.

Ses personnages sont une nouvelle fois attachants et l'histoire de cette petite bonne femme qui ne vit plus qu'au travers de la vie son fils handicapé est assez poignante.
Comme pour Lydie, Zidrou garde une vision optimiste sur la nature humaine et malgré leurs failles, on ressort de cette histoire grandis et le sourire aux lèvres.
Cette qualité pourrait d'ailleurs être considérée comme un défaut et on pourrait regretter que les moments les plus "difficiles" de cette relation ne soient qu'effleurées mais cela permet à l'auteur de ne jamais tomber dans le pathos ou l'émotion facile.
Je suis, par contre, un peu moins convaincu par le choix narratif de couper l'album en petites scénettes qui a pour incidence d'hacher le récit et de perdre un peu en efficacité.
En fait, comme Zidrou raconte cela de façon chronologique et en gardant une certaine continuité, j'aurais même tendance à trouver ça un peu artificiel.

Enfin, comment parler de cet album sans évoquer le travail de Roger qui opte ici pour un style moins ombrageux que sur Jazz Maynard.
J'ai toujours aimé le dessin cet auteur mais n'étant pas un grand fan de son oeuvre précédente, je suis assez content de le voir travailler sur ce type de récit.
Je vois ça comme une sorte de défi.
Ici pas de scènes ultra dynamiques, il faut tout cibler sur les personnages ( et ils nous offre une belle galerie de visage), leurs émotions et les gestes corporelles. Être le plus naturel possible.
Ce n'est pas toujours réussi mais c'est justement ce côté imparfait qui m'a beaucoup plus dans cet album.