Comment un film de 1h36 à huis clos peut-il ne pas être ennuyant ?
C'est la question que l'on peut tous se poser, en ajoutant que ce film date de plus de 55 ans et qu'il est en noir et blanc. Mais ce genre de films a un avantage sur bien d'autre : l'image du scénario. En effet, le fait de parler d'un sujet extérieur enfermé dans une pièce avec douze autres personnes laisse notre imagination libre, et ainsi le réalisateur ne nous impose pas de cadre particulier, mis à part cette salle de réunion et les toilettes, seul nécessité en cas de débat de longue durée. D'emblée de jeu, on repère plus ou moins facilement les différents types de personnages, et nos doutes sont effacés dès la première prise de parole de chacun ; Le vieux sage et réfléchi qui parle peu mais avec bonne foi, l'intellectuel stressé présent pour la première fois, celui n'ayant pas de réelle opinion et suivant la majorité sous influence, le président de cette réunion, le borné qui ne veut pas écouter ceux d'avis contraire, celui qui remet en question le jury avec des remarques pertinentes, et je vous laisse décourvrir l'autre moitié de vous même...
A travers cette pièce nous sentons les tensions monter, principalement dûes à la chaleur tout de suite imposée et à ces hommes que tout oppose. A travers ces rappels et ces témoignages douteux remis en question de toutes les manières possibles, le spectateur se fait donc sa propre image de la scène de crime et se forge sa propre opinion, avec laquelle Sidney Lumet s'amuse en ajoutant un détail à chaque prise de parole, le laissant douter de ce jugement trop évident de base.
A l'ouverture du rideau, le réalisateur impose son rythme, les différents genres de personnes, la chaleur ambiante, et l'origine de leur venue. C'est normal après tout non ? Mais il manque un élément clé, celui de tout film (ou la plupart du moins). Celui qui nous permet d'identifier ces personnages, de les faire sortir de l'anonymat ; leur nom. On les identifie donc avec le peu d'élément que l'on a. "le vieux", "président", ou encore avec leur attitude envers les autres. "le grincheux", "l'intellectuel", ...
Pour ne pas dévoiler plus de détails et ne pas gâcher le film, je dirai que ce film prêtre à réfléchir sur ce qui est le jugement et l'influence, ainsi que sur la mentalité des personnes dans ces circonstances là. A voir sans l'ombre d'une hésitation ou d'un doute.
Adrien_Lorblanchet
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le 29 janv. 2015

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