Cet écart ne peut être attribué qu'à une erreur humaine
Eloge de la lenteur pour une symbiose parfaite entre l'image et la musique.
Construite comme une oeuvre lyrique mise en images, découpé comme telle (une introduction, un épilogue ouvert, un entracte même), "2001: l'odyssée de l'espace" est avant tout un long-métrage se déclinant sur le mode de l'adéquation totale entre la musique, les sons et ce que l'on voit à l'écran.
Les finalement rares dialogues semblent n'être là que pour ne pas trop perdre le spectateur lambda, d'ailleurs ceux-ci sont fades, sans aspérités, à l'image du phrasé plat de l'ordinateur HAL. Le jeu des acteurs est banal et impersonnel, tout cela pour ne pas prendre le pas sur l'esthétique fondamentale voulue par Kubrick afin de transmettre les émotions voulues au travers d'un cinéma viscéralement elliptique, symbolique, graphique et sonore.
Un pari risqué donc, que le réalisateur assume dès l'ouverture avec ses trois bonnes minutes d'écran noir surmonté par la musique macabre et intense de Gyorgy Ligeti, symbolisant l'aube de l'humanité entre peur et effroi, avant que ne résonne celle pleine d'espérance de Richard Strauss avec l'ouverture de "Ainsi parlait Zarathoustra " et qu'il achève après la dernière ligne du générique de fin par le même écran noir et la totalité du " Beau Danube bleu "de Johann Strauss fils et son espoir fou d'une humanité meilleure. Le reste du métrage étant traversé de fulgurance où l'histoire de l'Homme est "symphonisé" par le talent d'un réalisateur hors du commun. Des scènes ridiculement longues (plus de 5 minutes avec comme seul son la respiration du cosmonaute, 10 minutes de délire visuel pour montrer à quel point les effets visuels étaient impressionnants en 1968). Un film presque muet en somme, mais sans sous-titres ni explications, sans scénario ni même une simple ébauche d'histoire.
Le manque de suspense, le manque de rythme, ou bien de peut-être de dialogues fait de ce film à mon goût, un titre ennuyeux à mourir.