Et au milieu coule une rivière, qui charrie pas mal de sang
Une critique courte, beaucoup de choses ont déjà été dites par des personnes vraisemblablement plus compétentes que moi, notamment sur l'aspect pseudo-documentaire historique.
Je vous renvoie par exemple vers le textes de @Jackal qui me semble particulièrement pertinent.
Une fresque qui se veut historique donc, mais également aux accents de reportage diffusé sur Planète.
Les conditions de tournage, sur site, n'influencent a priori pas directement ma note, mais confèrent en revanche un réel plus en terme d'immersion et ce résultat final mérite, lui, toute mon admiration en effet.
L'important c'est le voyage, pas la destination comme disait l'autre.
Dicton vérifié une fois de plus ici.
Le prologue annonce la couleur : la quête que l'on va suivre est vaine, les autochtones ont lancé nos valeureux et cupides espagnols après des chimères.
Et en fait de colère de Dieu, c'est bien l'enfer que leur réserve l'Amazonie.
Un mégalomane, marionnetiste tirant les ficelles du souverain fantoche, tortionaire de ses co-expéditionnaires.
Et le glissement inexorable vers l'absurde, la folie collective, harcelés qu'ils sont par une menace invisible.
Un film d'exploration très réussi, où l'ambiance tient davantage à ce qui n'arrive pas, n'arrive jamais, plutôt que des pièges et des carnages.
C'est malheureusement là aussi que réside la petite faiblesse du film dont le propos, outre la mise en exergue des travers embrassés par les conquistadors, est finalement fort de sens, mais manque un peu de matière.
On se consolera avec l'interprétation magistrale de Klaus Kinski et la réalisation impeccable.
Petit bémol purement personnel et accessoire : c'est en allemand, bordel. Et en plus les très mauvais doublages déconcentrent régulièrement.
Ah, et j'ai bien ri sur le faux sang, parmi les plus ridicules qu'il m'ait été donné de voir. Aspect peinture, carrément.