Outre sa célèbre transposition animée au cinéma par Walt Disney, Alice au Pays des Merveilles de Lewis Caroll fut à nouveau porté sur grand écran voilà peu, dans une version live cette fois-ci ; toujours sous la houlette du studio aux grandes oreilles, le fameux cinéaste Tim Burton fut désigné pour diriger cette production au budget conséquent (250 millions de dollars), dont l’univers semblait se prêter pleinement au style unique de ce dernier.
En effet, au monde complètement loufoque et décalé que découvre Alice, il était à parier que l’imagination débordante et sombre du réalisateur serait à la hauteur du projet ; dès lors, l’association de ce point aux moyens importants dont disposait le long-métrage donnèrent lieu à un aspect graphique tout bonnement… unique.
Un visuel beau bien sûr, mais aussi étrange que réussit, celui-ci répondant en tout points aux attentes que l’on pouvait formuler à l’égard de cet univers hors du commun.
En ce sens, les décors et costumes sont superbes, tandis que les divers effets spéciaux donnent avec aisance vie à l’environnement du Chapelier, Lapin Blanc et autres énergumènes atypiques.
Par ailleurs, Alice au Pays des Merveilles jouit sans surprises de solides interprétations, bien qu’à celles somme toute correctes de Johnny Depp et Helena Bonham Carter on préférera la découverte du jeu de Mia Wasikowska, plutôt convaincante dans son personnage d’Alice.
Néanmoins à présent, on peut souligner la maigreur de l’intrigue, qui faute de nous proposer une histoire réellement captivante, s’en tient à un cadre bien trop formaté et prévisible ; ici, on touche du doigt la grande faiblesse de cette version made in Tim Burton, qui au lieu de nous émerveiller comme elle se le devrait, ne parvient jamais à décoller, se contentant de bien peu.
Ainsi, tandis que la forme du long-métrage est une réussite parfaite, le fond fait malheureusement défaut, faisant de celui-ci un simple bon divertissement… mais quelque peu décevant.
Pour conclure la prouesse technique et visuelle est ici la principale force de cet Alice au Pays des Merveilles, qui non sans bénéficier de bonnes interprétations, va s’enliser peu à peu dans une succession de scènes sans réelles magie (si ce n’est visuellement)… jusqu’à se terminer au gré d’un happy-end plutôt niais dans le genre, parachevant notre déception.