En voilà un qu'il fallait que je le voie. Hormis l'impression risible que l'Alien terrifiant laisse trop à voir qu'il s'agit d'un homme dans un costume en caoutchouc graisseux, le film reste tout de même à la hauteur de sa réputation.
Ce sont les partis pris esthétiques et technologiques d'un futurisme de misère, avec ses vaisseaux crasseux et ses circuits qui ne fonctionnent qu'à moitié, le tout sans personnages arborant des costumes moulants ridicules, qui permettent au film de ne pas trop vieillir, en plus de regagner en crédibilité... J'ose croire que si un jour nous nous avisions de nous promener dans l'espace, ce ne serait pas très différent de ce qui est montré ici.

C'est malheureusement la linéarité de la narration qui laisse un peu à désirer. Hormis lors de la très belle scène de la destruction du synthétique Ash, on a peu d'interrogations sur ce qu'est la bestiole, sur ce qu'est la survie, la vie visiblement dure des transporteurs sidéraux, dans leur espèce d'univers concentrationnaire. Les personnages sont également archétypaux et les attaques de l'alien assez grotesques ; on aurait voulu une approche plus sale, plus radicale, avec de meilleurs acteurs. Cette absence de questionnement est à la fois la force et la faiblesse du film... Le tout ressemble malgré tout à une sorte de grande chasse à l'araignée, qu'il est logique de dégommer parce qu'excessivement laide.

Il est à noter que le second volet de Cameron empire tragiquement cet aspect complètement ringard de l'histoire, puisqu'il recopie le scénario de ce premier opus de façon lamentable, en rajoutant plus d'aliens, de la grosse artillerie et quelques émotions bien-pensantes, pour transformer la grande chasse à l'araignée en un épisode de dératisation massive.

Bref, malgré des inégalités qu'on aurait bien voulu, hélas ! voir disparaître dans Prometheus, que je n'ose même pas regarder tant on m'en a dit du mal, Alien reste un bon film, bien distrayant, assorti aux chips sur le canapé pourvu qu'on ne soit pas trop douillet avec les sécrétions extraterrestres.
Lassie
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le 3 nov. 2012

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Lassie

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