(premier visionnage: 2015 8/10)
Que les fans de la saga Alien posent séance tenante leurs flingues!!!!
Ma note comme ma critique suivent ma découverte tardive de cette saga cyclopéenne et légendaire dont j'entends parler depuis ma plus tendre enfance. Et pour ne pas être abusé par les critiques habituelles, j'ai décidé de m'en faire une idée neuve et personnelle.
Je critique donc le film en tant que film en soi et non en tant que première pierre extraordinaire tant par son inventivité que par son innovation et son ancienneté d'une des franchises les plus incontestablement mythiques du septième art.
Car il faut lui reconnaître son héroïne, Ripley, première icône geek féminine (qui ne tombe heureusement pas dans le féminisme de bas étage à la Demi Moore alias "Suce mes boules" d'A Armes égales) et précurseur**e** (oui, j'assume et n'ai rien à me faire pardonner à quelle qu'elle soit ;) ) d'un certain John McLane (marcel, talent pour se retrouver dans les situations les plus extrêmes au mauvais endroit au mauvais moment et disposant d'un moto proche : "got you, son of bitch !" forçant au lien avec "Yippee Kayay, motherfucker !").
Il faut lui reconnaître son terrifiant et efficace slogan qui, à mon humble avis, crée à lui seul la réputation, la force, la réussite et l'ambiance unique de la saga: "Dans l'espace, personne ne vous entend crier." Slogan si excellent qu'il inspirera des slogans comme celui du film inaugurant Stargate: " Vous partirez à des millions d'années lumières. En reviendrez-vous? " ou des répliques de films les plus éloignées du genre et les plus inattendus comme Demain ne meurt jamais: "Dans une salle insonorisée, Monsieur Bond, personne n'entendra vos cris.".
Et c'est ce même slogan qui décrit au mieux le film et sa merveilleuse inventivité: espace / cris.
Nous sommes en 1979, année des films qui surfent sans vergogne sur le succès fou de Star Wars.
MAIS
Alien crée sa propre mythologie et impose surtout un univers sombre, désaffecté et sale loin des versions lisses de Perdus dans l'espace (1965-1968), Cosmos 1999 (1975 - 1978), Moonraker (1979). Il préfigure les décors littéraires peu avenants et peu prisés des producteurs et du public d'un Wiliam Gibson et de la science-fiction punk, ouvrant la voie à des Doom, Stargate Universe, et autres crasseries esthétiques du genre dans tous les arts. C'est la partie qu'annonce les mots "espace" et "alien".
Mais le mot "cris" n'a d'égal que l'inquiétant sous-titre qui vient donner à l'alien éponyme sa périphrase: "le huitième passager". Ce titre, digne d'un film policier ou d'espionnage, annonce le deuxième aspect du film: un slasher d'horreur dans les règles de l'art! On en retrouve l'unité de lieu fréquente, la scénario (un petit groupe de personnages qui se connaissent qui se sont embarqués dans ce qui leur semble une virée normale et qui se retrouve en plein cauchemar) et le personnel femme apeurée, femme combattive, les divers inconscients, le querelleurs qui décide de jouer les gros bras et ... le tueur!)
Excepté que notre tueur est un monstre extra-terrestre et non un homme fou au couteau ou à la tronçonneuse. Ce qui fait d'Alien un parfait patchwork de science-fiction suintante, de slasher et de film de monstre. Une idée de génie risquée mais savamment contrôlée par Monsieur Ridley (à un -p- près) Scott.
Le tout mené par un casting de rêve et d'exception, très pris dans leur jeu et la plupart du temps très crédible: Sigourney Weaver (Ghostbusters, Avatar) qu'on découvre dans ce film, John Hurt (Elephant man, 1989, Crimes à Oxford, V for Vendetta), premier Docteur Who à mettre au monde un E.T renégat et qui en fera une excellente parodie pour Mel Brooks dans Spaceballs, Yaphett Kotto (L'Affaire Thomas Crown) alias le sournois M.Big/Dr Kananga de Vivre et laisser mourir ici dans un rôle de composition en survivor loin de ses rôles classes habituels, Ian Holm ( Le 5e élément, Hamlet) dans un de ses rôles les plus surprenants et Harry Dean Stanton ( Paris Texas, La Ligne verte).
Et malgré tous ses bons côtés, Alien pèche par ses dialogues de planifications ou de disputes un peu nanars, par une suggestion qui cache trop une créature suffisamment effrayante pour être plus vue et un énième rebondissement qui tient de la longueur répondant à la remarque: "c'est vrai qu'on l'a pas beaucoup vue la grosse bébête!" Trop axé sur l'ambiance, le film néglige son monstre, pourtant exceptionnel et qui sera plus présent - du moins l'asperge ...ou songea-ce - dans les volets suivants.
Et bien que je sois un ardant défenseur des effets spéciaux foireux d'arrière-garde (j'adore la mort grand-guignolesque de Kotto dans Vivre et laisser mourir), force est d'avouer qu'il y a beaucoup de choses qui apparaissent comme vieillies - à force de parodie?
Je reste déçu par l'effet si réussi initialement de la tête autonome du robot Ash qui au premier revers agacé de la main de Ripley change la tête bien vivante de Holm en une trop pâle copie de son visage qui ne ressemble pas à ce que serait cette même tête inanimée.
En conclusion, un mythe à voir, une Ripley sexy (attention néanmoins au slip bringuebalant), une jouissive synthèse entre trois genres différents, un bon huis-clos mais parfois un peu vieilli par une réutilisation trop mythifiante de ses fans.
(deuxième visionnage: 2016 9/10 + coeur)
***
Après nouveau visionnage et découverte du second opus, il m'est apparu clairement que cet Alien est un chef-d'oeuvre. J'ai donc remonté la note.
(29/05/16)
Changemement du titre "Un excellent slasher hélas un peu daté" en "Un excellent slasher".