Tarkovski – Chapitre 2 : la confirmation
Tarkovski – Chapitre 2 : la confirmation
Ma première « confrontation » avec Tarkovski date d’au moins deux mois, et ne croyez pas que pendant ces deux mois j’ai dansé autour du feu avec des marsouins, non non.
Pendant deux mois, j’ai été épié, traqué et constamment sous le stress d’une seconde « confrontation « avec cet univers qui m’était totalement hermétique.
Enchaînant films sur films, plus longs les uns que les autres, je pensais pouvoir m’arranger pour ne pas être obligé de me taper l’œuvre emblématique de Andreï (Roublev) Tarkovski, qui du haut de ses presque trois heures me semblait insurmontable.
Cependant, ce qui devait arriver arriva, en ce 14 aout, le vil Roublev profita d’une erreur d’attention de ma part pour se faufiler dans mon emploi du temps afin d’y imposer sa supériorité.
Chronique d’un désintéressement :
10 : 10 h : Je me résous à affronter Andreï Roublev, à lui rentrer dans le lard ! Je mets donc le film dans le lecteur, et je me lance.
10 : 15 h : Je viens d’assister à un joli plan, un homme en montgolfière survolant des plaines magnifiées par le talent, toujours évident, de Tarkovski en maniement de caméra.
10 : 20 h : Tarkovski a l’air d’avoir plus de moyens, de plus il semble s’être amélioré et ses plans ne donnent plus l’impression qu’ils ont été capturés par un type chez qui on vient de diagnostiquer un début de Parkinson. Tarkovski réussi une jolie entrée en matière, ce qui n’était déjà pas gagné. Peut-être, que contre toute attente, ce film va me plaire.
11 : 00 h : Bon, l’introduction est peut-être un peu longue, ça arrive des fois…
11 : 30 h : Bon, l’intrigue prend son temps, des fois ce n’est pas plus mal…
11 : 40 h : Une goutte d’ennui aussi fine que le talent d’Ed Wood glisse sur ma joue.
11 : 50 h : Je prends la décision de faire une pause, pour manger, me reposer, réfléchir, aller nourrir mes canards, Et cetera…
Entracte
14 : 00 h : Je prends mon courage à deux mains et je retourne sur mon canapé pour finir Andreï Roublev.
14 : 15 h : L’ennui pointe le bout de son nez seulement quinze minutes après le démarrage.
14 : 30 h : La cloche : la cloche ?
14 : 35 h : Nan, il ne va quand même pas nous montrer le montage d’une cloche pendant une demi-heure, parce qu’entre nous, la construction d’une cloche ça m’intéresse autant que de savoir dans quelles circonstances les rat-thon-laveurs s’accouplent.
15 : 00 h : Je viens de passer trente minutes à regarder le montage d’une cloche, ennuyeux serait un doux euphémisme, j’aurais effectivement préféré voir un documentaire sur la reproduction des rat-thon-laveurs dans leur habitat naturel.
15 : 10 h : Cela fait cinq minutes que Tarkovski me montre des images qui ne m’intéresse pas, je préfère caresser mon chien plutôt qu’essayer de trouver un semblant de sens à tout ça.
15 : 15 h : Le film est fini, je retrouve la joie de vivre, je m’étire, je suis soulagé, j’ai passé le mur tarkovskien qu’est Andreï Roublev.
Encore une fois, Tarkovski me déçoit, ses sujets, et par conséquents ses films, ne m’intéressent pas (jusqu’à présent), il a un talent certain, mais à vouloir faire des films sur son pays, il est évident que certains (dont moi évidemment) ne se sentiront aucunement concernés.
Oui parce que moi, l’histoire de peintres-icones russes j’en n'ai, disons, entre rien et rien à foutre.