Asterix le dépressif

Je me suis surpris à ne pas détester ce film. Pourtant j'avais lu quelques critiques sur senscritique et sa moyenne ne laissait présager rien de bon. Alors, c'est peut être mon esprit pervers mais j'ai eu l'impression que Laurent Tirard avait fait un film où il se foutait royalement de la gueule des personnages d'Asterix. Et j'ai trouvé ça couillu. Dès le départ Asterix et Obelix sont traités de péquenauds et de ringards par un jeune adulte tourné vers la modernité. Tirard met en avant l'homosexualité latente des personnages. Et surtout il met en scène un Asterix au bord de la dépression. Là où Clavier et Cornillac campaient un héros souriant, enjoué et dynamique Baer incarne un type qui traine des pieds, énervé et au visage marqué. Ce côté foutage de gueule, volontaire ou non, se retrouve avec les accents. L'accent anglais bien sûr, foulé du pied par tout le monde et surtout par Lemercier et l'accent indien prononcé par le risible Pindepis. D'ailleurs ce personnage, à chaque fois qu'il est présent à l'écran, nous fait nous poser cette question : c'est sérieux ou alors on est dans la grosse déconne?

J'ai vraiment le sentiment que Tirard fait un gros bras d'honneur aux fans d'Asterix dans ce film. Leur disant qu'ils sont juste une grosse bande de ringards.
Malheureusement ça ne suffit pas pour faire un très bon film. Le scénario est faiblard. Comme avec toute la longue séquence avec les Normands dont l'utilité reste à démontrer. Et les BB Brune on aurait pu s'en passer, franchement. Les faux raccords sont légion (romaine...hi hi hi) et les effets spéciaux d'un autre temps.

Pris avec un peu de recul cet Asterix est vraiment intéressant, surtout dans la peinture que Tirard fait des personnages. Maintenant il faut supporter les accents grotesques et le scenar bas de gamme. Pour moi c'est la deuxième meilleure adaptation des aventures du Gaulois moustachu après, bien sûr, celle de Chabat.