Depuis les temps immémoriaux, l'homme aime les fables, pour ce qu'elles lui enseignent, mais aussi pour l'imaginaire qu'elles véhiculent.
Les mythes grecs, comme celui de la belle Pandore, sont de cette nature. James Cameron nous livre à son tour une histoire, avant tout divertissante, mais qui pourra questionner sur la nature humaine. Cela a déjà été fait tant de fois déjà. Cela reste cependant un sujet inépuisable.
Cette version moderne est avant tout visuellement incroyable. Fort des possibilités actuelles que nous offrent les effets spéciaux, le réalisateur donne vie à son imagination. Elle est féconde et ça se voit. Tout est magnifique et les personnages virtuels sont étonnants d'émotion. Si l'on ajoute la musique de James Horner, toujours efficace, les frissons sont au rendez-vous. On appréciera certes bien davantage le spectacle au cinéma que devant un téléviseur mais les sensations sont là. D'autant que la musique de James Horner nous emporte une fois encore dans un univers sonore puissant et envoûtant.
Le scénario est assez simple : les méchants envahisseurs (qui ont déjà laissé leur monde d'origine exsangue) veulent piller les ressources minérales enfouies sur les terres d'un gentil peuple autochtone proche de la nature. On a déjà vu ça, et pas que dans les histoires. Dans la grande Histoire aussi. D’Amérique du nord et du sud entre autres. Mais ça fonctionne plutôt bien, même si certains protagonistes peuvent paraître caricaturaux.
Si je devais reprocher quelque chose à ce film, ce serait la représentation de ce peuple exta-terrestre qui est finalement furieusement humain, que ce soit dans ses passions, ses croyances ou ses réactions. Mais est-il possible de représenter une façon de penser qui nous soit réellement étrangère ? Cela me semble difficile et resterait sans doute incompréhensible.
Alors, en restant dans nos schémas de pensée habituels, ce film peut nous parler. Il évoque ce à quoi nous aspirons mais aussi ce que nous faisons réellement. Il met le doigt sur le gouffre béant qui sépare nos intentions de nos actions. Oui, ce serait merveilleux de vivre en harmonie avec la nature, sans stress et dans une communauté empathique. Mais il y a la réalité : les biens matériels, le statut social, les apparences et les divertissements qui font bien vite oublier tout ça, en particuliers pour les urbains coupés du monde animal et végétal.
Ce film a le mérite de montrer que la race humaine, au moins pour la partie qui domine le monde, s'est construite sur la conquête, la domination, l’annihilation des autres espèces ou cultures minoritaires.
L'avenir de l'humanité est-il tout tracé vers une inéluctable destruction ? A voir. Car au fond de la boîte de Pandore, il reste l'espérance...