On évacuera rapidement le premier Batman de Nolan, Batman Begins, en deux mots : purge ridicule. Difficile en effet de relever quoi que ce soit de réellement positif dans ce film, et ce à quelque niveau que ce soit.
La réalisation ? À l'évidence, Nolan ne sait pas filmer les scènes d'action, qui sont toutes plus brouillonnes les unes que les autres, à grands coups de montages cut cut cut et de mouvements de caméras incompréhensibles ; le résultat est tout simplement illisible : ce genre de procédé, dans un nanar, sert souvent à cacher la misère ; ici, il ne fait que témoigner de l'incompétence du réalisateur et du monteur. Les scènes « calmes » ne valent guère mieux dans mon souvenir – et il en ira de même sous cet angle pour Dark Knight, de cela j'en suis certain –, Nolan semblant incapable de poser sa caméra : ah ça, il aime faire des ronds autour de ses personnages... Beuh...
Le scénario ? Soyons sérieux deux secondes. Si l'on excepte quelques menus emprunts au Batman Year One de Frank Miller et David Mazucchelli concernant essentiellement le commissaire Gordon (si ma mémoire est bonne), le reste est d'un ridicule achevé : Bruce Wayne qui va apprendre les arts martiaux, franchement... Je sais bien que Kill Bill est (hélas) passé par-là, mais quand même ! Ca nous donne Oskar Schindler en grand méchant, avant d'avoir un semi-Épouvantail totalement dénué de charisme. Cohésion du scénar : néant.
Ah ben on peut enchaîner sur l'interprétation : j'ai déjà expédié les méchants, reste pour l'essentiel Bruce Wayne/Batman. Soit Christian Bale, qui cabotine comme un taré, dans une dégaine étrange de quasi-drag queen, et achève de faire perdre toute crédibilité à son personnage quand il a le malheur de lui faire adopter une GROSSE VOIX TENEBREUSE BOUH. La première fois que je l'ai entendue, j'ai explosé de rire. La deuxième aussi, d'ailleurs.
Quant à l'univers... Outre que le film s'éloigne de Gotham pendant pas mal de temps, la cité de Batman n'a absolument aucune personnalité, rien de rien. Le film ayant en outre le malheur d'être régulièrement diurne, on peut dire qu'il est sous cet angle aussi complètement à côté de la plaque.
Alors quoi ? Un Batman plus réaliste ? Et mon cul, c'est du poulet ? Plus réaliste son méga-entraînement kung-fu de la mort ? Plus réalistes les pièges de l'Épouvantail ? Bah non. Désolé, mais non. On pourrait se poser la question « un Batman plus réaliste, pour quoi faire ? », mais, en fin de compte, elle ne se pose même pas, puisque ce soi-disant réalisme supplémentaire se révèle une imposture.
Divertissement raté, mal fait, et chiant comme la pluie, filmé avec les pieds de la scripte et écrit n'importe comment, Batman Begins est un triste navet, l'antithèse du bon divertissement hollywoodien.