2eme à noter le film et premier à faire une critique, no pressure :) Commençons donc par situer un peu où on se situe pour ceux qui n'auraient pas lu le manga (malheureux que vous êtes), si c'est le cas vous pouvez d'ores et déjà sauter le paragraphe suivant.

Berserk est un manga (36 tomes pour le moment) qui retrace l'histoire de Guts, un mercenaire recherchant la vengeance dans un univers dark-fantaisy (comprendre un monde médiéval sombre avec des monstres ici et là). Berserk n'est pas un shonen comme Naruto et One Piece, il s'agit d'un seinen, autrement dit d'un manga pour adulte, où la violence, le sexe et joyeusetés sont mis en avant. Pour autant, il ne faut pas en déduire qu'il s'agit d'une histoire bourrine sans intérêt, le manga s'est rendu célèbre par son traitement profond des thématiques abordées. Cette adaptation, qui se composera de 3 films, décrit la partie dites du Golden Age, qui constitue un flash-back de presque 10 tomes relatant les motifs de la vengeance de Guts. Ce premier "Arc" (reprenons donc les terme du titre) va aborder les événements se déroulant dans les tomes 4 à 6 (c'est-à-dire les 2-3 premiers tomes du Golden Age).

L'exercice de l'adaptation est toujours difficile, surtout quand il s'agit de traiter la meilleure partie de l'œuvre originale. Compte-tenu de la densité du manga, de ses thématiques et de la complexité des personnages, d'aucun aurait dit qu'adapter ceci en film et non en série tenait du suicide. Pour mémoire, il existait déjà une courte adaptation en série du Golden Age, datant de 1997, qui bien qu'éludant de nombreux aspects du scénario avait bien retranscrit la dureté de l'univers.

Pourtant, le film parvient à retracer avec une certaine fidélité le parcours sanglant de Guts au sein de la troupe du Faucon, notamment sa relation avec son leader, Griffith, et dans une moindre mesure avec Casca, commandante en second des Faucons. Il y a évidemment des coupures dans la narration, mais la plupart des parties coupées ne sont pas d'une importance fondamentale pour le scénario global et n'empêche pas la bonne compréhension du déroulement. Cela se fera néanmoins au détriment de la profondeur des personnages et des relations avec les personnages secondaires (même si je risque ici ma vie en disant que Judeau, Pipin, Carcus et Rickert sont secondaires).

La seule exception à cela sera la fausse bonne idée du "flashback hallucinatoire" de Guts quant a son enfance, qui sera à mon avis presque incompréhensible pour quelqu'un qui n'aura pas lu le manga. Compte tenu de l'étonnante brièveté du film, 1h10 hors crédits, il n'aurait pas été déraisonnable de rajouter 20 minutes pour bien traiter de l'enfance de Guts qui est importante pour la compréhension du personnage.

L'autre défaut dans la narration (et qui aura contribue à mettre 7 et non 8) est la mauvaise retranscription du combat avec Zodd, ô combien importante dans le Golden Age et dans l'histoire globale (puisqu'introduisant l'aspect fantaisy du manga), qui ne semble être qu'un combat presque comme un autre. On peine à ressentir la dureté, le déséquilibre des forces et le désespoir qui caractérise ce combat dans le manga.

En terme d'image, sans revenir sur les querelles de chapelle à propos du manque de noirceur du graphisme et de l'usage mixte de la CG/3D (qui rappelle un peu le débat des graphismes entre Diablo 2 et 3), il convient de souligner que c'est beau à regarder. A part quelques moments où la 3D fait tiquer ou à des expressions faciales étranges (qui semblent être l'apanage de Guts), l'animation ne fait pas défaut. Pour ceux qui avaient peur de la censure, il n'y a pas trop à s'inquiéter, le sang gicle (y compris sur la camera) même si on ne verra pas de tripes voler dans les airs.

La bande son ne brille pas particulièrement, bien que l'introduction musicale soit sympa, et on s'étonnera de n'entendre aucune musique d'accompagnement, même discrète, à certain moment. Il y avait pourtant matière à faire quelques musique a connotation épique, notamment pour les batailles ou pour la scène finale de la fontaine (elle aussi capitale dans la construction du personnage de Guts et dans la confirmation de la classe absolue de Griffith).

Au final que retenir ? Le film fait le travail, il ne perdra pas les gens qui n'ont pas lu le manga et le respecte assez pour ne pas trop choquer ceux qui l'auront lu. On a envie de savoir la suite, et si ce n'était pas le cas une preview intégrée avant le générique se chargera de le faire.
BigBrother
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le 6 juin 2012

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