Le misérabilisme a son état pur. Pas très subtil, souvent pompier, histoire racontée a gros traits servie par des personnages caricaturaux et pas très interessants (les couple de chinois, la mère bi-polaire, le frère tout droit sorti d'un Brian dePalma), seul Bardém s'en sort plutôt très bien, même si son personnage semble ne pas trop évoluer. Plus grave, la mise en scène est ici pas très enlevée, le réalisateur choisit l'intimité, mais ce n'est pas le registre qu'il maîtrise parfaitement. Le tout rend un film très artificiel, sur un sujet presque "documentaire", ça sonne donc un peu faux. Certains éléments sont en trop, les personnages se voient adjoindre des tic et des tocs dans une envie de les épaissir, de peur, peut-être, qu'ils soient trop fades (le don de communiquer avec les morts, la bi-polarité de la mère etc. ). Le film m'a rappelé le roman Continents à la Dérive de Banks, bien plus percutant sur le sujet, ainsi que le film It's a free world de Loach, là encore bien mieux maîtrisé.
Reste par contre, une très belle photo, et surtout, et c'est rare de le remarquer, une ambiance sonore exceptionnelle. C'est rempli de trouvailles a ce niveau là, (utilisation du micro-cravate) - la scène de Bardem avec sa fille dans la salle de bain, est un chef d'oeuvre sonore.
Film moyen donc.