Le malaise. Voilà ce qui règne sur ce chef d'oeuvre qu'est Black Swan. Un malaise né de tous ces sentiments refoulés qu'on ne veut pas ressentir et que l'on se refuse à faire face. L'histoire d'un amour passionnel volé, récupérable par la justesse d'une noirceur et d'une présence dérangeante.
L'histoire d'une jeune danseuse de ballet, Nina, pure et innocente, d'une fragilité rare dans cet univers nourri de rivalités. La reine du Lac des Cygnes, l'objet de toutes les convoitises, où le personnage principal se doit d'être lumineux et obscur à la fois, d'avoir un double maléfique, se prépare.
Au fur et à mesure du temps, l'extrême prend alors le dessus : Nina commence à voir des choses, choses qu'elle n'est pas censé voir, douleur qu'elle ne peut pas endurer.
Les héros d'Arnofonsky s'étalent autour de Natalie Portman, emportée d'une indéniable justesse, qui fera ressortir les cotés les plus doux et violent de la personnalité de chacun.
Cette femme-enfant, constamment maternée, est, sans nul doute, le plus trouble de l'histoire d'un cinéma contemporain fort. Une force schizophrénique s'empare d'elle alors que les miroirs, objet omniprésent, ne font qu'enfoncer le doute dans nos esprits.
Mila Kunis est un second rôle trouble qui, non emprunt d'un charme étrange, s'avère être d'un diabolisme robuste. Vincent Cassel ne sera que l'instigateur de l'oeuvre, celui qui ne fera pas oublier le vrai du faux, mais n'en sera également que le fausseur de troubles.
D'une réalisation impeccable, soutenue par une caméra à l'épaule, Arnofonsky dépeint un conte doux et ultra-violent, métamorphosant un style propre au sien.
Une Chorégraphie Noire et Blanche, et rendant une conclusion unique et puissante. Une perfection...
Un cygne noir...