Blue Valentine par Léonard Tarquin
Bon, plus d'un an après la découverte de ce film, j'écris enfin une petite critique. On peut sortir d'un tel film avec la nausée. On peut en avoir gros sur la patate et verser sa petite larme. On peut se foutre de ce couple que la caméra ne lache pas une seconde. Enfin bref, on peut passer par tous les états à la vision d'une oeuvre telle que celle-ci.
Je n'ai pas versé ma p'tite larme certes, mais j'ai été touché au plus au point par la décomposition d'un couple qui ne s'aime plus. Le parallèle est simple. Avant et après. Comment l'on tombe amoureux, et comment l'amour disparait. De cet amour nait un enfant, des études qui se terminent, du travail et tout ce qui fait la vie d'un couple. Ce qui frappe évidemment, c'est le réalisme dont font preuve le cinéaste et ses acteurs. J'ai appris plus tard que Michelle Williams et Ryan Gosling avaient vécu ensemble plus d'un an pour mieux se connaitre et faire vivre une réelle complicité à l'écran. Eh bien cela se voit partout, dans leurs regards, dans leurs gestes, dans leurs approches. C'est un film qui mettra mal à l'aise un grand nombre de personne de par la noirceur de ce réalisme. Je parlais de nausée, parce que ce sont des choses que nous avons tous vécu à notre échelle. Ces petites choses qui témoignent de la disparition d'un amour. Les tentatives de réconciliation qui paraissent si vaines. On souffre avec eux, on rit avec eux, et on ne les lache pas jusqu'à la toute dernière image, où, enfin, ils nous donnent l'impression de digérer cet amour. Même si c'est une fin ouverte et que ces deux jeunes gens partageront encore des choses dans notre esprit et notre imaginaire. En tout cas, je crois que je ne les oublierai jamais, comme cela a pu m'arriver avec certains personnages de John Cassavetes. Et je peux vous dire que la comparaison, à mon gout, n'est pas excessive. J'attend impatiemment le prochain film de ce réalisateur, qui je l'espère, aura la même force que celui-ci.