C'est l'un des films pour ados ( sur les ados) les plus emblématiques des années 80, The Breakfast Club n'est autre qu'un huit clos d'1h30. 5 lycéens (trois mecs, deux filles) doivent passer 8 heures de colle dans leur bahut un samedi ! Leur surveillant leur ordonne de rédiger une rédaction de 1000 mots ayant pour thème "Qui suis-je ?". Question existentielle dont la réponse ne se fera pas sur papier mais en images.

Le "délinquant", le "sportif", la "fille à papa", la "névrosée" et le "génie" vont apprendre à faire connaissance et à faire éclater les stéréotypes que chacun porte sur soi. Vu comme cela, le film est un immense cliché, une blague, un objet risible de bout en bout. En effet, 5 ados qui refont le monde, qui maudissent leurs parents et la terre entière, cela n'a rien de nouveau. Il suffit de regarder La fièvre dans le sang ou La fureur de vivre. Mais, dans The Breakfast Club, Hugues affiche clairement dès le départ son attention. Il annonce précisément qui est qui. Il leur attribue des étiquettes et au fur et à mesure, il met en branle ce monde si organisé, si codifié. Et si cela paraît drôle, ridicule, cliché, ce n'est autre que la réalité. On peut rire du génie qui pleure parce qu'il a obtenu pour la première fois de sa vie une mauvaise note, parce que, pour une fois, dans une matière, il est mauvais alors que d'autres sont bons. La découverte de l'échec est pour lui insupportable et la pression que lui impose ses parents est trop forte. Mais qui n'a pas connu dans sa classe (chaque année !) ce type d'individu qui vient vous voir, déçu, parce qu'il a un 17 et non un 19/20, alors que vous, vous affichez fièrement votre 13 !

Le défaut de Hugues est de simplifier au maximum les causes. Si untel est un délinquant, c'est parce que son père le tape. Si untel est un sportif accompli, c'est parce que son père ne lui en laisse pas le choix. Tous leurs problèmes existentiels semblent découler directement de leur éducation. Les parents transmettent à leurs enfants leurs névroses ou leurs échecs passés. C'est bien connu, ce que l'on a pas réussi à accomplir soi-même, on veut le voir faire par son enfant. Mais c'est un schéma beaucoup trop simple. C'est là la grande erreur de Hugues. Il déresponsabilise totalement les adolescents.

The Breakfast Club est donc un film en demi-teinte. D'un côté, le cinéaste traduit le monde adolescent de façon très pertinente (ce sentiment indécrottable que le monde est contre nous) mais d'un autre côté, il simplifie trop les causes de leurs troubles. Il prend parti pour les jeunes et crache sur les différentes formes d'autorité: parents, profs, etc.
busterlewis
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le 2 oct. 2012

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