Saleté de film. Qui fait alterner risette et larme à l'oeil. Je me suis fait avoir ! Pris par les émotions, le cerveau hors-service, j'ai profité à 100% de cette comédie dramatique aux allures de feel-good movie. Pas loin de La boum, dans le fond, si bien qu'on pourrait parfois croire à un film des années 80, si on omet la qualité d'image actuelle.

Mais ce qui est vraiment vache, c'est de faire sourire le spectateur, pour l'attendrir ou l'exciter, au détour d'esclaffes relativement rares, pour mieux lui soutirer la larmichette. Le sujet était pourtant bête et méchant. Pour pas changer, on reprend le topos de l'amour contrarié, mais on y appose un concept SF mal dégrossi, et qui pourrait faire l'objet de moultes critiques. Envoyée dans son passé, sans aucune explication rationnelle et sans vraiment gommer toutes ses rides de vieille actrice de seconde zone, Camille est aux yeux de tous la Camille qu'ils ont connu. Malgré ses kilos en trop, malgré sa maturité acquise au fil des années, elle passe presque inaperçue... et recommence sa vie sentimentale, pour mieux la réussir, elle espère.

Mais que nenni ! C'est toute la morale de l'histoire ! On ne refait jamais vraiment sa vie comme on veut ! Le destin a voulu lui foutre un mâle dans les pattes, qu'il en soit ainsi. Qu'elle revive 100 fois le même jour, elle devra toujours faire face aux hormones un brin romantiques d'un (beau) mâle. Qu'importent les moyens, la fin sera la même.

C'est simple, mais la réalisation est de bonne facture, les acteurs sont crédibles et aucun ne dénote, et les péripéties sont assez intéressantes pour ne pas trop avoir envie de regarder sa montre. Alors on pourra le haïr car il fouille insidieusement en chacun de nous pour en faire ressortir le môme blessé, qui chiale parce qu'il n'a pas eu ce qu'il voulait, bon gré ou malgré ses caprices. On pourra le conspuer car il montre une forme de jeunesse la plus lambda, en quête d'amour et de reconnaissance, mais on ne pourra pas retirer ses qualités taillées sur mesure dans le bourbier de l'âme humaine pour transmettre du plaisir et du chagrin au public. Il s'agit donc d'un film réussi, il n'y a pas à sourciller.
Adrast
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le 30 oct. 2012

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