Ce film de Roman Polanski est l'adaptation d'un huis clos de 2006 de la française Yasmina Reza, intitulé: le Dieu du Carnage (avec notamment Isabelle Huppert et Eric Elmosnino dans les rôles principaux). L'histoire se déroulant initialement en France a été transposée à New York, pour séduire un public américain peu habitué à ce genre de film que l'on pourrait qualifier de très européen.
Cette nouvelle expérience de Polanski, réalisateur de films comme Chinatown, Le Pianiste ou encore The Ghost Writter, n'est sans doute pas anodine. En effet, compte tenu de ses déboires judiciaires, ce dernier est assigné à résidence en Suisse, sous peine d'inculpation pour une sombre histoire de pédophilie. De fait, l'histoire se passe à New York, mais le film a été tourné en région parisienne.
Comme évoqué précédemment ce film met en lumière deux familles New Yorkaises: les Longstreet avec Penelope (Jodie Foster) et Michael (John C.Reilly) et les Cowan avec Nancy (Kate Winslet) et Alan (Christoph Waltz). Ces deux familles se réunissent chez les Longstreet pour débattre d'une altercation entre les fils des deux familles concernées. En effet, Zacharry Cowan suite à une dispute a donné un coup de bâton au visage du fils des Longstreet, laissant au passage deux incisives et une lèvre tuméfiée. Cette histoire tout à fait banale va peu à peu laisser place à une querelle entre les deux familles, chacune voulant défendre sa progéniture. Petit à petit, la nature profonde de chaque protagoniste va se révéler et cela va tourner véritablement au carnage.
Avant toute chose, il faut poser le contexte. Les Cowan sont des gens très occupés, avec des postes à responsabilité. Nancy travaille dans le milieu de l'art et Alan est un grand avocat constamment accroché à son portable. Au contraire, les Longstreet sont des gens simples, un peu bobos. Michael tient une petite quincaillerie qui ne marche pas terriblement bien et Penelope est une idéaliste, écrivain à l'occasion sur des sujets comme le Darfour. Autant dire que tout oppose les deux familles.
D'autre part, Penelope prône la justice, le respect des règles, alors qu’Alan passe ses journées à jouer avec la loi. Enfin, Nancy est une femme conciliante et très loin d'être franche, alors que Michael est un type brut de décoffrage, qui n'hésite pas à dépasser les frontières de la courtoisie.
L'histoire démarre donc avec des échanges posés, entre deux appels d'Alan. Les deux familles vont discuter autour d'un bon clafoutis maison. Mais très vites, des désaccords vont intervenir et la discussion va peu à peu s'envenimer. Pire encore, Nancy va tomber malade et vomir sur la table du salon, sur les livres d'art de Pénélope, dont un numéro n'existe plus à la vente. Cette frustration va tourner au drame lorsque la fraîcheur du clafoutis va être remise en question. C'est alors la goutte d'eau qui va faire déborder le vase: on ne critique pas le clafoutis des Longstreet inspiré de la recette de belle maman. S'en suivront un étalage des vies privées des deux familles sous font de moqueries et de sarcasmes.
Ce film est dans son genre un véritable bijou. Outre l'originalité de ce long métrage pour un film américain, il nous propose une très bonne comédie avec un comique de mœurs et de situation des plus riche. Quant à la distribution, elle est hallucinante. On retrouve une Jodie Foster hystérique poussée à bout, une Kate Winslet complètement cinglée et qui tient très mal l'alcool, un John C.Reily résigné et un Christoph Waltz toujours aussi incroyable. Rappelons que Christoph Waltz incarnait dans son dernier rôle au cinéma, l'officier SS, Hans Landa, de Inglorious Basterds.
Précipitez vous tous dans les salles obscures pour voir cet excellent film!