Polanski se prête ici à un genre que je ne recommande à aucun cinéaste, extrêmement périlleux, qui n’a suscité que très peu de réussites dans l’histoire du cinéma et que pour tout dire je n’aime pas, à savoir le théâtre filmé. Cela donne un huis-clos complètement artificiel à peine « aéré » par les deux scènes de début et de fin filmées de loin dans un parc, où quatre acteurs s’affrontent sous le regard impavide de la caméra qui ne sait plus où se mettre à force de toujours filmer les mêmes gens et les mêmes décors… Le défaut de Polanski est souvent de n’avoir pas grand-chose à dire et de faire des films creux et inutiles mais au moins la plupart du temps arrive-t-il à s’en sortir par sa virtuosité de cinéaste et ses qualités de directeur d’acteurs. Ici seule la deuxième arrive à se faire percevoir et se concrétise par le jeu sans reproches des quatre protagonistes dont il est impossible d’en distinguer un, tous se révélant excellents. À part ça… pas grand-chose. Des discours qui s’enlisent, un propos sans intérêt et un scénario qui ne recule devant aucune ficelle ni aucune invraisemblance… Un Polanski bien raté !