Un Ours d'Or mérité, si vous voulez mon avis. Les réalisateurs nous donnent à entendre le sublime texte de Shakespeare (en traduction italienne, certes...) dans un cadre tout à fait original. Et ce cadre ajoute à la magie opérée par le texte. Quoi de mieux qu'une prison pour représenter la société étouffante de la Rome antique à l'époque des luttes de pouvoirs et de l'effondrement de la démocratie? La prison devient alors la métaphore d'une société folle dans son ensemble, et les acteurs, emprisonnés à la suite de cette folie, en sont les révélateurs. L'art remplit alors sa fonction première, qui est d'être le miroir révélateur de notre monde. Là où ça ne va pas du tout, c'est quand on sort de la pièce de théâtre, et qu'on voit la vie quotidienne des détenus. C'est scénarisé à mort, à tel point que ce n'est pas du tout vraisemblable. Et les acteurs, sublimes quand ils interprètent Shakespeare, s'avèrent franchement mauvais quand ils jouent leur propre rôle. Mais enfin, cela ne représente qu'une toute petite partie du film, et ça ne nuit pas du tout à notre plaisir d'assister à cette représentation si particulière du chef d'oeuvre elizabéthain.